A nulle autre pareille, la ville de Crans se vit grâce à ses paradoxes. Sur un plateau – et même le plus ensoleillé de Suisse, Crans divise. Devrait-on dire Crans-sur-Sierre, le village colonisé par le tout Milan ou Crans-Montana, le second cœur de la station où se retrouvent les Hollandais et les Suisses-Allemands ?

Crans, c’est en quelque sorte la confrontation en microcosme des cultures Nord-Sud, de leurs arts de vivre et de leurs langues, une sorte de représentation de la multiculture suisse, d’ailleurs géographiquement en surplomb de la barrière de röstis valaisanne. Derrière cette division de représentation, Crans unit par ce qu’elle offre. Le ski évidemment, moins extrême qu’à Verbier, encourage l’exercice pour tous et il n’est pas rare de voir quatre générations se promener ensemble sur le golf enneigé, le Golf dont le panorama invite les plus grands à l’évasion.

La culture nourrit la ville, de façon permanente grâce à la Fondation Pierre Arnaud, ou à des trains miniatures ou, de façon temporaire, avec le "Caprices Festival" ou le "Crans-Montana disco glace".

Mais ce qui séduit sans doute le plus, c’est sa douceur de vivre nourrie par le plus bel ensoleillement de Suisse, une architecture qui sent bon les 30 Glorieuses. Peut-être est-ce ce temps d’inconscience que l’on recherche à Crans, histoire de ne pas oublier de prendre son temps.