Des origines latines de son nom « monastère », Montreux a gardé l’élégante discrétion, comme un refuge au bout du lac, un peu suranné, dont l’esthétique léchée nous prend par la main pour nous dévoiler un ailleurs. Montreux, reine de la Riviera, nous offre un décor de cinéma, qui flirte avec les limites de la réalité.

Réelle, elle l’est bien pourtant. Ses boutiques, ses hôtels, ses cafés bordent sans craintes la promenade au bord du lac, envahie par les badauds les jours de beau temps. Montreux vibre à deux vitesses cependant. Alors qu’apaisée elle regarde les jours défiler hors saison, elle s’anime de façon explosive au mois de juillet alors que résonnent les premières notes du Montreux Jazz Festival. Les plus grands musiciens du monde ont foulé la scène du Stravinsky, grâce à son créateur, Claude Nobs. Le grand Claude a son avenue et son café au cœur de la ville. Aujourd’hui encore, le public et les artistes se pressent pour vivre l’expérience MJF, entre classiques et découvertes.

Si Montreux passe un automne à se remettre de ses émotions, décembre rassemble les amoureux du rire grâce au Montreux Comedy Festival ou ceux de Noël autour du mythique marché qui s’empare de la ville. Vin chaud, fondue, cadeaux, on y vient de loin, sous le regard imperturbable de la statue de Freddie Mercury. Le dernier album de Queen, Made in Heaven, fut en effet réalisé au Mountain Studios de Montreux.

Montreux mise aussi sur ses écoles. Glion offre l’excellence hôtelière et défie sa consœur lausannoise. Montreux peut être fière, sa pérennité est assurée, peut-être même est-elle devenue un mythe.