Suisse

Pourquoi pas un jardin sauvage ?

09/06/2021

Rien de plus simple ni de plus agréable qu’un jardin de fleurs sauvages. Une vraie niche écologique. Non seulement pour lutter contre la raréfaction de la biodiversité, mais aussi pour le plaisir des yeux. Gros plan.

Jardinage Blog
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La révolution verte

La révolution verte est en marche! Dans cet esprit, il n’est pas inutile de faire un retour en arrière et de rappeler qu’il n’y a rien là de très nouveau. Au XIXe siècle, c’est un jardinier irlandais, William Robinson, auteur de «Wild Garden» et de «The English Flower Garden» qui, par souci plutôt esthétique qu’économique, ambitionne d’introduire dans ses jardins les fleurs rustiques. Sa philosophie: fusionner plantes exotiques et plantes locales, laisser la nature s’épanouir, plutôt que de la contraindre à s’adapter à des règles par trop géométriques.

Appelé jardin naturel ou jardin sauvage, ce phénomène découle le plus fréquemment d’une prise de conscience. Prise de conscience d’une agriculture intensive qui transforme les paysages; prise de conscience de l’impact des pesticides sur l’environnement; prise de conscience de l’activité humaine qui colonise la nature à des fins économiques, en réduisant les espaces propices à la biodiversité. Dans cette optique, la tendance observée en matière de jardinage est de laisser pousser les fleurs sauvages et, en effaçant la notion de «mauvaises herbes», d’en réintroduire dans les jardins.

Première méthode: ne rien faire!

Sans vouloir transformer radicalement tout son jardin, le concept est de laisser se réinstaller, progressivement, les équilibres naturels, de ne pas imposer une mise en scène, tout en effectuant un minimum de gestion. La première chose à faire est de ne rien faire, ou presque. Juste réfléchir à l’objectif à atteindre en fonction de l’espace plus ou moins grand à réserver au coin «sauvage», à la nature du sol, à l’exposition et au climat de la région. Et, à propos de région précisément, ce sont les plantes indigènes qui représentent la quasi-totalité des végétaux qui y seront présents. Habitués au climat et au sol, ils résistent mieux et réclament moins d’entretien. La faune, accoutumée à ces végétaux, viendra s’y nourrir et s’abriter des prédateurs.

De jolies sauvageonnes

Elles poussent en toute simplicité au jardin et sont la plupart du temps des annuelles qui fleurissent rapidement, abondamment. Les coquelicots, les bleuets et les cosmos sont de bons exemples de fleurs sauvages annuelles. Mais il n’y a pas qu’elles. Il y a aussi des plantes vivaces, celles qui fabriquent un système racinaire qui leur permet de refleurir chaque année, de se propager et tenir très longtemps. Les marguerites, les échinacées pourpres, les coréopsis sont de belles sauvages vivaces. Sans oublier les plantes bisannuelles qui germent une année et fleurissent l’année suivante. Parce qu’elles s’ensemencent elles-mêmes, si elles sont détruites par le gel, d’autres repoussent la saison suivante. Les œillets de poète, les rudbeckias hérissés sont des sauvageonnes bisannuelles.

La prairie fleurie

Particulièrement à la mode et possédant un grand nombre d’atouts, la prairie fleurie (appellation généralement utilisée pour des mélanges destinés aux petites surfaces, par opposition à «jachère fleurie»), répond à l’évolution du climat. Elle est en outre une alternative au gazon qui, s’il n’est pas suffisamment arrosé en été, se transforme en tapis jaunâtre. Quant à l’arrosage intégré, il est, en raison de la quantité d’eau dépensée, assez peu écologique. Pour satisfaire les envies d’assortiment harmonieux, les jardineries proposent aujourd’hui toute sorte de mélanges prêts à semer et adaptés à toutes les situations.

par Denise Filippi