Portrait

Ali El Alej aime faire autrement

L’homme d’affaires genevois a réussi à conserver l’âme de l’usine Beyeler tout en lui faisant changer de physionomie. Ses projets deviennent des aventures.

Ali El Alej: l’impossible est à portée de main.
Ali El Alej: l’impossible est à portée de main. - Copyright (c) DR
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Une montre aux aiguilles mues par un mouvement mystérieux, utilisée pour régler ses achats. Du chasselas mis dans des bouteilles en PET pour garantir la sécurité des festivaliers. La reconstitution d’un amphithéâtre antique à Genève, pour ce même festival. Autant de projets qui, pris de front, auraient pu tétaniser les plus téméraires. Mais Ali El Alej, homme d’affaires genevois, y a vu l’occasion de prendre des chemins de traverse.

Autodidacte

L'usine Beyeler hier...diaporama
L'usine Beyeler hier...

Il a d’ailleurs fallu qu’il les empreinte, ces chemins, pour faire évoluer l’ancienne usine Beyeler, à Genève, avec son époque. Au début des années 2000, cet autodidacte rachète cet édifice emblématique de la Jonction et se lance dans un projet immobilier décalé. «J’ai toujours eu l’impression qu’il manquait quelque chose à ce bâtiment qui était comme la cabine de pilotage du quartier.» La société qu’il dirige, Privat Concept, initie plusieurs rénovations pour combler cette impression de vide. Ce sera un marathon de dix-sept ans avec les exigences d’un sprint.

Le respect du passé de ce bâtiment s’imposait. Le businessman a voulu recréer l’atmosphère familiale qui y régnait lorsque l’usine était dirigée par les Beyeler. En 2009, Ali El Alej contacte l’université américaine Webster University pour lui proposer de loger 120 étudiants. Il installe un bar au rez-de chaussée pour renforcer les liens de ces derniers avec les habitants.

... et aujourd'hui.diaporama
... et aujourd'hui.

Les deux opérations de surélévation, de 2010 et 2020, qui ont frappé les Genevois par leur audace, ont permis de loger des étudiants dans un lieu vivant, agréable et ancré dans son époque (immobilier.ch News du 13-26 juin 2022). «J’étais avec eux lors de la première rentrée, ils étaient heureux! Certains sont devenus avocats, d’autres sont partis aux Etats-Unis, et ils m’écrivent encore. Ce lieu crée cet esprit et je remercie tous ceux qui ont contribué positivement à cela.» Ali El Alej a revendu ce bâtiment emblématique en mai dernier. Un acteur institutionnel social va s’y installer, donnant une nouvelle impulsion à ces lieux qui continuent d’évoluer avec leur époque.