Autodidacte au design prometteur
A l'aube de ses 30 ans, ce Neuchâtelois à la tête de Kasadamo, marque de mobilier haut de gamme, a réussi l'exploit de se faire une place dans le milieu du design.

Un diplôme reconnu, des contacts influents ou encore une communication choc servent parfois de rampe de lancement à tout designer en quête de réussite. Mais en réalité, seul le talent permet véritablement de percer dans ce milieu. Vincent Mazenauer, jeune Neuchâtelois créateur de mobilier haut de gamme, en sait quelque chose. Lui, qui a suivi un parcours pour le moins atypique, a d’abord connu une enfance et une adolescence itinérantes. Alternant entre la Romandie, les Pays-Bas et La Rochelle, c’est finalement à Neuchâtel qu’il prendra ses quartiers afin d’y suivre des études...de management. « J’ai toujours su que je ferai du design mon métier, mais les formations dans ce domaine ne me convenaient pas. Je ne regrette absolument pas le choix de mes études. En effet, pour se lancer il ne suffit pas simplement de créer, il faut également savoir vendre ce que l’on produit. » Diplôme en poche, Vincent Mazenauer effectue enfin le grand saut en 2019 en se donnant corps et âme à son projet de mobilier haut de gamme.
DE L’ESQUISSE À LA MARQUE...

Choix du style, des matériaux, des partenaires, des fournisseurs, jusqu’à celui du nom : Kasadamo, pour casa (maison) et adamo (quelque chose que l’on aime en latin)... Durant plus d’une année, Vincent Mazenauer passera au peigne fin chaque détail de sa marque. « J’ai rencontré des centaines de professionnels de toute l’Europe afin de décider quelle direction je souhaitais prendre et savoir comment me positionner sur ce marché, mais je me suis vite rendu compte que rien n’était impossible, que seule mon imagination pouvait me freiner », témoigne le jeune homme.
Une fois réalisé ce travail de fourmi pour ériger la marque, le site est mis en ligne courant 2020. De nouveau, Vincent Mazenauer se veut perfectionniste et propose pour ses créations des matériaux nobles comme le velours, le bois ou le marbre, et dont la provenance se veut locale (Suisse, France et Portugal). « Chaque objet est le résultat d’une réflexion de plusieurs mois, je peux dessiner et modifier mon design une centaine de fois avant d’arriver à ce que mon inspiration me dicte. Je vise le haut de gamme, donc il faut que j’apporte une touche novatrice qui saura bouleverser mon client », souligne-t-il avec ferveur.
... AU DÉBUT DE LA PORTE DU SUCCÈS

Un regard original, dû notamment à son profil d’autodidacte qui sort des sentiers battus, et qui plaît tant en Suisse qu’à l’étranger. Si bien qu’en deux ans seulement et une trentaine de créations de mobilier plus tard, Vincent Mazenauer a su se faire connaître et reconnaître. D’abord sur les réseaux sociaux, où plus de 8000 abonnés Instagram suivent ses collections et son actualité fournie, puis sur le terrain. « J’ai de nombreux partenariats en cours avec, par exemple, début août, l’inauguration d’une enseigne de mode de luxe qui a ouvert à New York et a souhaité pour l’occasion plusieurs de mes fauteuils. » Outre la Design Week de Milan, événement incontournable, qu’il a dans le viseur et où il espère y tenir un stand l’an prochain, Vincent Mazenauer et son mobilier seront également présents mi-octobre dans un célèbre musée parisien, et ce, à la demande d’une maison de haute couture qui a tenu à ce que le designer utilise ses tissus.
Dans ses partenariats les plus récents, Vincent Mazenauer peut notamment se targuer d’avoir signé avec la galerie Studio Twenty Seven, l’une des plus réputées du design, basée aux Etats-Unis, et d’être en pourparlers avec un entrepreneur chinois, récemment acquéreur d’un palais transformé en galerie d’art inter- nationale sur un terrain de 30’000 m2. A présent exposé de part et d’autre, le créateur garde cependant les pieds sur terre et ne compte pas investir tout de suite dans un showroom à son nom. « Je jouis d’une belle progression c’est certain, ce qui m’arrive est incroyable et j’en suis très fier. Il y a encore beaucoup de choses que j’aimerais réaliser, mais pour le moment, je tente de gérer tout ce qui m’arrive, ces collaborations dans le monde entier, et ensuite on verra. » Vincent Mazenauer est définitivement un jeune designer à suivre de près.