Jean-Christophe David

Ce Français préoccupé par le Swiss made

Président de Swisscos depuis 2021, l'entrepreneur Jean-Christophe David fait la chasse aux fausses appellations suisses dans le secteur de la cosmétique. Rencontre.

Jean-Christophe David, président de Swisscos
Jean-Christophe David, président de Swisscos - Copyright (c) DR
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Le secteur de la cosmétique recèle autant de faux que dans le secteur du luxe. C’est ce qu’a constaté Jean-Christophe David depuis qu’il a pris la direction de Swisscos en 2021. Créée par le fondateur de la marque Hormeta, Jean-François Chaponnier, cette association d’utilité publique soutenue par la Confédération helvétique et par la nouvelle législation Swissness vise, en effet, à protéger le Swiss made dans l’industrie de la cosmétique. Aujourd’hui, l’association compte une petite trentaine de membres, parmi ceux-ci, les marques Timeline (récemment lancée par Patrick Aebischer), Cellcosmet, Nescens ou encore Mavala. «Notre objectif, aujourd’hui, est de nous attaquer aux distributeurs étrangers qui vendent des produits labellisés suisses alors qu’ils n’ont rien de suisses», commente Jean-Christophe David. En effet, de nombreux consommateurs du monde entier sont prêts à payer davantage pour des produits estampillés Swiss made. Toutefois, ces derniers se font souvent floués par des marques qui sont très minoritairement manufacturées en Suisse. Pour rappel, afin d’être labellisé Swisscos, 100% du produit doit être fabriqué dans le pays de Heidi. Le conditionnement doit être fait en Suisse et 81% du prix de revient doit être dépensé dans le pays. «Nous sommes actuellement très préoccupés par une grande marque de cosmétiques qui se dit «suisse» alors qu’elle fabrique certains de ses produits hors du pays.»

BODY MINUTE ET SKIN MINUTE

Il existe 450 instituts Body Minute en franchisediaporama
Il existe 450 instituts Body Minute en franchise

Jean-Christophe David connaît bien ce secteur puisqu’il a lancé sa propre marque en 2018. Fondateur des instituts Body Minute en France, l’entrepreneur a fait ce choix lorsque l’Europe a décidé d’interdire l’utilisation de produits cosmétiques contenant des parabènes. «Cela m’a convaincu de créer mes propres formules «clean beauty» dans les meilleurs laboratoires suisses, dans le canton de Vaud et en Valais notamment.» Aujourd’hui, il veut faire de la marque Skin Minute «la Swatch» de l’industrie de la cosmétique. C’est-à-dire des produits de qualité suisse à des prix abordables. Avec la casquette Swisscos, il entend, par ailleurs, convaincre les grandes enseignes en Suisse de privilégier dans leurs rayons des produits helvétiques. Sa marque Skin Minute a l’avantage d’être déjà référencée dans les Coop City. «Toutes les marques suisses devraient avoir la priorité sur les produits étrangers dans les enseignes de distribution suisses», estime le président de l’association qui rappelle que tous les produits Swisscos sont fabriqués en Suisse et conditionnés en salle blanche, selon les standards de l’industrie pharmaceutique.

15% DU SECTEUR DE L’ESTHÉTIQUE EN FRANCE

L’entrepreneur, qui a travaillé longtemps dans la coiffure –son père est le célèbre coiffeur Jean- Louis David–, est depuis plusieurs années le leader français de l’esthétique puisqu’il représente 15% du secteur dans l’Hexagone. Installé en Suisse depuis 2017, le Vaudois d’adoption compte 450 instituts de beauté Body Minute à son actif, en grande majorité des franchisées. En Suisse romande, on dénombre déjà 15 instituts, principalement situés dans des centres commerciaux, dont le concept innovant est de pouvoir s’y rendre sans rendez-vous. Autre particularité? Tous les instituts sont dirigés par des femmes et sont réservés à une clientèle exclusivement féminine. Avant-gardiste, Jean-Christophe David l’est aussi en ayant imposé un modèle économique particulier depuis 1998. En effet, les clientes prennent un abonnement (14 fr. 90 par mois) puis bénéficient de remises conséquentes sur leurs soins. «Avec ce modèle, mes franchisées réalisent un chiffre d’affaires très honorable et leurs clientes économisent beaucoup d’argent sur leurs soins.» Le disrupteur du marché de l’esthétique n’entend pas s’arrêter là. Il compte, en effet, élargir son réseau de franchises dans d’autres pays européens et exporter sa marque de cosmétiques à l’international. Bien évidemment, sous le label Swiss made.

LE CONCEPT FRANCO-SUISSE EN CHIFFRES

450 instituts Body Minute en franchise

40 instituts Body Minute en propre 15 instituts Body Minute en Suisse

2000 employées à travers les franchises (uniquement des femmes)

350'000 abonnées des instituts Body Minute en France et en Suisse