Interview

Ivan Knie: "chez Knie, nous sommes une grande famille"

A 22 ans, le petit-fils de Fredy Knie est à la tête des écuries et des chevaux du cirque. Il dévoile cette année un spectacle unique inventé par son arrière-grand-père.

Ivan Knie, l'aîné de la 8e génération Knie
Ivan Knie, l'aîné de la 8e génération Knie - Copyright (c) Boekhaus
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Le jour de notre rendez-vous, nous retrouvons Ivan Knie sur la piste du cirque, concentré à dresser ses chevaux qui découvrent pour la première fois ce qu’ils devront faire pour la future tournée de 2024. «Toute l’année, nous réfléchissons à ce que nous allons présenter l’année suivante» explique l’aîné de la 8e génération qui surprend le public avec un spectacle équestre unique au monde. Sa passion des chevaux, celui qui parle cinq langues parfaitement, il l’a héritée de son arrière-grand-père, Fredy Knie senior et de sa mère Géraldine Knie. Au programme également cette année, des rideaux d’eau illuminés, des effets de lumières et des performances extraordinaires d’acrobates, trapézistes, équilibristes, cyclistes, motards, danseurs, clowns et musiciens. Un rendez-vous de la rentrée qu’il ne faut manquer sous aucun prétexte.

Pourquoi est-ce que votre numéro de dressage est exceptionnel cette année?

Il est surtout très symbolique pour moi car je présente un numéro que je rêvais de faire depuis tout petit. Ce numéro s’appelle le carrousel de chevaux, il a été inventé par mon arrière-grand-père. Il s’agit d’un numéro qui plaît beaucoup au public car 30 chevaux se retrouvent en même temps sur la piste. Cette année, c’est encore plus spécial pour moi car je le présente avec mon petit frère Maycol et ma petite sœur Chanel.

Comment devient-on un bon dresseur de chevaux?

Comme dans tous les métiers, il faut être patient et surtout beaucoup s’entraîner. Il faut aussi avoir un très bon coach. Il faut toutefois rester humble et accepter d’apprendre de nouvelles choses tous les jours. Les chevaux sont comme nous, ils ont leur humeur et peuvent se comporter différemment à tout moment.

Ce matin sous le chapiteau, les chevaux n’avaient pas l’air très obéissants pourtant...

Ce matin, je m’entrainais pour la première fois pour le nouveau numéro de l’année prochaine. Les chevaux ne connaissaient pas encore ce qu’ils devaient faire. Pas plus que moi d’ailleurs (rires).

Que préparez-vous déjà pour l’année prochaine?

Un nouveau numéro mais qui ne comportera pas les 30 chevaux en même temps sur la piste. Je leur apprends de nouvelles figures.

Comment expliquez-vous que le cirque Knie connaisse un tel succès depuis ses débuts, il y a plus de cent ans?

Je pense, premièrement, que l’une des raisons vient du fait que le cirque a toujours été dirigé par la même famille. Nos spectateurs viennent depuis plusieurs générations, ils nous connaissent tous. Nous essayons d’être proches d’eux, d’être toujours présents et accessibles. Si quelqu’un nous écrit une lettre parce qu’il a eu une mauvaise expérience, par exemple, nous lui répondrons personnellement.

Le cirque Knie n’a jamais voulu s’exporter?

Nous y avons pensé, mais nous avons toujours préféré être fidèle à notre public suisse. Mais peut-être que nous pourrions le faire un jour.

Les chevaux sont comme nous, ils ont leur humeur et peuvent se comporter différemment à tout moment.

Quand on nait dans la famille Knie, faut-il obligatoirement aimer le cirque?

En réalité, de nombreux membres de la famille n’ont pas suivi l’aventure du cirque et ont mené une vie différente. Personne n’a jamais été obligé de rester. Nous n’avons jamais eu de pression de nos parents. En revanche, le deal a toujours été que si l’un de nous acceptait de rester, il fallait donner 100% de sa personne. Car le style de vie de forains est très intense et demande une sacrée discipline.

Comment se passe la scolarité et la vie sociale des enfants Knie?

Personnellement, j’ai eu la chance de pouvoir faire de tout après les tournées. De décembre à février j’allais à l’école «normale». Mais l’école du cirque me manquait énormément et je me réjouissais toujours d’y retourner.

Cette tournée est très contemporaine, proche du Cirque du Soleil. L’idée est-elle d’attirer un public plus adulte?

Nous donnons beaucoup de spectacles le soir – à 20h - ce qui est souvent tard pour les enfants. Mais en réalité, nous cherchons à toucher tous les publics et tous les âges avec un spectacle universel.

Vos numéros sont impressionnants et provoquent quelques angoisses parfois...

Pourtant, nous devons toujours freiner nos artistes qui veulent toujours faire plus. Heureusement, nous n’avons jamais eu d’accidents graves.

Qui trouvent tous ces artistes?

Ma mère Géraldine et mon beau-père sont constamment en train de chercher des artistes qui nous inspirent et qui nous fascinent. Cette année, les motards viennent de Colombie et les trapézistes d’Ukraine. Nous avons 16 nationalités qui se côtoient et tout le monde s’entend très bien. On ne fait pas de politique chez Knie. Nous sommes une grande famille.

Dates prochaines de la tournée

Genève: jusqu’au 17 septembre

Nyon: 22-24 septembre

Lausanne: 29 septembre – 15 octobre

Vevey: 19-22 octobre

En chiffres

200 collaborateurs

16 nationalités

300 représentations en 2023