Haute chocolaterie artisanale - Neuchâtel

Jacot, fleuron gourmand du Val-de-Travers

Depuis plus de septante ans, la célèbre maison s’est imposée dans le haut de gamme tout en restant profondément artisanale. Ses douceurs personnalisées séduisent de nombreuses entreprises, notamment horlogères.

La vitrine de la boutique à Neuchâtel.
La vitrine de la boutique à Neuchâtel. - Copyright (c) LDD
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Dans le Val-de-Travers, tout le monde ou presque connaît les chocolats Jacot. L’histoire de l’entreprise commence en 1949, lorsque Marcel Jacot, boulanger-confiseur, crée une biscuiterie à Noiraigue. Si la bourgade est relativement paisible aujourd’hui, les commerces florissaient à l’époque, notamment pour ravitailler les participants aux bals musettes qui s’y tenaient fréquemment. Après plusieurs années d’activité, Marcel Jacot tombe malade. Il demande de l’aide à son fils Francis, qui travaille alors à la chocolaterie Rohr, à Genève. Père et fils décident d’abandonner les biscuits pour se concentrer sur le chocolat. C’est alors que naît la marque de fabrique de la maison: la confection de chocolats personnalisés, à destination notamment des entreprises. La première cliente est une manufacture horlogère bien connue dans la région. Les années passent. Francis Jacot poursuit l’activité et agrandit la chocolaterie. Lorsque c’est son tour de prendre sa retraite en 2013, il remet l’entreprise, tout en restant actionnaire. Par la suite, la chocolaterie connaît des problèmes de gestion et se retrouve presque en faillite. Un trio d’investisseurs la sauve en 2018. Parmi eux, un Vallonnier, ainsi que Daniel Knöpflel, actuel CEO de l’entreprise.

Lieux de passage et ancrage historique

Le premier véritable point de vente de chocolats Jacot a ouvert à Fleurier il y a une vingtaine d’années seulement, dans les locaux d’une ancienne épicerie. Avant cela, les clients allaient acheter leurs friandises directement sur le site de production. Avec le temps, le succès est toujours au rendez-vous. L’un des fidèles clients du magasin vient spécialement de Zurich pour s’approvisionner. Aujourd’hui, l’enseigne a aussi une boutique en ville de Neuchâtel, un point de vente dans le magasin Manor du centre commercial de Marin et une boutique à Lausanne. «Nous essayons de nous placer dans des endroits fortement passants. Mais notre ancrage au Val-de-Travers reste fort», explique Sophie Knöpfel, responsable des ventes et du marketing de l’entreprise. Preuve en est, la chocolaterie Jacot projette d’ouvrir un nouveau point de vente à Môtiers à la fin 2022, dans une ancienne grange inoccupée depuis une centaine d’années. «Il s’agit d’un endroit très bien situé, à proximité du Musée de l’absinthe et des caves Mauler, qui attirent beaucoup de touristes. S’établir là sera une occasion de développer des interactions avec d’autres acteurs économiques de la région», dit Daniel Knöpfel.
Le futur site est conçu comme un musée de la haute chocolaterie, interactif, où les visiteurs pourront assister à des démonstrations de confection de chocolat, afin d’apprécier la complexité d’un tel art. Et en déguster bien sûr.

Qualité et fidélité

Le chocolat Jacot relève d’un haut niveau de raffinement.diaporama
Le chocolat Jacot relève d’un haut niveau de raffinement.

Car le chocolat Jacot relève d’un haut niveau de raffinement, assorti d’un solide savoir-faire. Le maître chocolatier qui officie entre ses murs, Blaise Descombes, est arrivé dans l’entreprise en 1985. Des nouveautés sont proposées en permanence, mais certaines recettes n’ont pas changé depuis des années. Cacao exquis, dont la fève ancestrale criollo, lait et crème de la région: un soin particulier est apporté à la qualité des produits et à leur provenance locale. Cette exigence n’est évidemment pas possible pour le cacao, mais le fournisseur est cependant le même depuis le début de l’activité de la chocolaterie.

Et les entreprises clientes se révèlent également fidèles, pour certaines depuis plus de vingt ans. Celles de secteurs particulièrement variés font désormais appel à la chocolaterie Jacot: du carreleur au paysagiste, en passant par les garages automobiles, des banques et les vendeurs de vélos. Et naturellement, la haute horlogerie. Le lien entre les deux est certes historique, mais il repose aussi sur des compétences et des savoir-faire identiques: un haut niveau de détail, de précision et d’exigence.

A Noiraigue, le bâtiment où tout a commencé.diaporama
A Noiraigue, le bâtiment où tout a commencé.

Très attachée à son berceau de Noiraigue, l’entreprise produit toujours ses chocolats dans le bâtiment où tout a commencé, même s’il a été agrandi. «Nous ne cherchons pas à devenir un grand groupe avec une immense structure, mais à rester un acteur de choix dans la haute chocolaterie artisanale », dit Sophie Knöpfel. A côté des salles de production, une équipe d’employés emballe à la main les douceurs tout juste démoulées. Une production artisanale, d’un bout à l’autre.