Yvette Rossier

L'art du papier découpé

Yvette Rossier vit à Flendruz, un hameau situé entre Château-d'Oex et Rougemont. Elle perpétue la tradition du papier découpé avec une sensibilité qui lui est propre. Récit d'une rencontre avec une artiste originale.

Les découpages de l'artiste sont inspirés de son amour de la montagne
Les découpages de l'artiste sont inspirés de son amour de la montagne - Copyright (c) DR
diaporama

Yvette Rossier nous reçoit dans la salle à manger boisée de l’immense chalet familial. Nous sommes entourés de meubles anciens et il règne ici une ambiance particulièrement chaleureuse. Notre hôtesse a le don pour mettre le soussigné tout à fait à l’aise. Elle parle volontiers, avec enthousiasme même et aussi beaucoup de fierté, de sa famille avec trois enfants adultes, neuf petits-enfants et son mari David, antiquaire aux multiples talents. Quand il s’agit de s’exprimer sur elle et sur son art, la modestie et l’humilité de notre interlocutrice prennent le dessus. Heureusement un bon thé chaud et un peu de temps permettent aux barrières de s’abaisser progressivement. Yvette Rossier nous livre tout d’abord quelques souvenirs. «Je viens d’une famille de paysans de Château d’Oex et j’ai la chance de passer ma vie dans le Pays d’Enhaut. Mon enfance très heureuse s’est écoulée dans la ferme familiale, entourée d’animaux. Après mon mariage, nous nous sommes installés à Rougemont, puis il y a une quinzaine d’années, nous avons eu l’opportunité de venir habiter dans cette superbe bâtisse». Et le papier découpé? «L’envie m’est venue de manière tout à fait naturelle. J’admirais déjà les œuvres des précurseurs de cet art populaire, comme Johann-Jakob Hauswirt (1809-1871) et Louis David Saugy (1871-1953). J’ai pris du papier et des ciseaux, puis me suis mise à mon tour à créer des découpages inspirés de mon amour pour la montagne, du regard que je porte sur les magnifiques paysages qui m’entourent et sur la vie simple des paysans. Montée à l’alpage, armaillis, enfants, personnages divers, animaux, chalets, ces thèmes m’inspirent et renforcent ma joie de vivre. Je suis ce qu’on appelle une autodidacte et après une vingtaine d’années de pratique, le plaisir de reproduire ce monde simple dans mes compositions se renforce chaque jour. Ma sensibilité constitue une formidable alliée dans cette quête du beau et du naturel que j’ai tant de bonheur à transcrire dans mes travaux».

Yvette Rossierdiaporama
Yvette Rossier

Yvette Rossier poursuit en nous apprenant que son mari avait accroché ses premières œuvres dans la boutique et que le succès fut immédiat. A notre question de savoir ce qui l’anime, l’artiste explique que sa fierté réside dans le fait de rendre heureux des clients séduits par des découpages dont ils apprécient la beauté, l’harmonie et le côté apaisant. Ce calme contagieux est lié au fait qu’elle-même se sent dans un état de bien-être lorsqu’elle découpe et que tout se passe comme si cette impression de douceur se transmettait à l’acheteur! L’atelier d’Yvette Rossier est une minuscule pièce du grand chalet dans lequel elle vit et qui abrite également la boutique d’antiquités de son mari. La vue sur les montagnes est absolument magique. Elle nous explique à quel point cet environnement privilégié favorise sa créativité. Lorsqu’on lui demande si son style évolue, l’artiste nous répond qu’avec le temps, elle gagne en technicité et en assurance. «Je suis très satisfaite de parvenir à produire des scènes de grande taille d’une seule pièce»!

Les clients d’Yvette Rossier sont nombreux et variés. Il s’agit aussi bien de propriétaires d’appartements et de chalets de la région, que de touristes suisses et étrangers séduits par la légèreté et l’esprit de liberté qui ressort de ses réalisations et heureux de rapporter chez eux un exemple de cet art populaire de plus en plus apprécié. Les galeries également exposent régulièrement son travail. Nous avons assurément eu l’opportunité de rencontrer une colporteuse de bonheur!

Yvette.rossier@hotmail.com

Le découpage selon Yvette Rossier

1) Dessiner le tableau sur le côté blanc du papier plié en deux.

2) Effectuer le découpage proprement-dit, aux ciseaux ou au cutter.

3) Prendre une feuille cartonnée pour le fond, coller ensuite la «dentelle» en se servant du bout du cutter

4) Confier l’encadrement du tableau à son mari qui le réalise avec un cadre fabriqué par leur fils.