Art

L'art ouvre une nouvelle ère pour l'investissement

09.09.2025 à 14:39/ Prestige immobilier

Pionnière du co-investissement dans l’art contemporain, la société parisienne Matis s’est récemment implantée à Genève. À la croisée de la finance et de la culture, son modèle innovant séduit une clientèle en quête de diversification patrimoniale. Rencontre avec Hugo Rouast, responsable de la filiale suisse, pour décrypter cette nouvelle manière d’investir.

Depuis 2023, Matis a réalisé 62 opérations, dont 15 reventes, avec une durée moyenne d’investissement de 9 mois.
Depuis 2023, Matis a réalisé 62 opérations, dont 15 reventes, avec une durée moyenne d’investissement de 9 mois. - Copyright (c) Jeenah Moon
diaporama

GENÈVE, POINT D’ANCRAGE STRATÉGIQUE

Il y a six mois, Matis posait ses valises à Genève. Un choix loin d’être anodin pour ce club d’investissement qui ambitionne d’ouvrir l’art contemporain à un public averti mais non nécessairement expert. « Nous avons choisi Genève pour sa double richesse : un écosystème financier sophistiqué et une sensibilité culturelle affirmée. Banquiers privés, family offices, mais aussi amateurs éclairés y cohabitent dans une logique patrimoniale propice à notre approche hybride », explique Hugo Rouast.

En parallèle, la société prépare une expansion mesurée mais ambitieuse : Zurich, puis le Tessin seront les prochaines étapes, tandis qu’un pont se dessine avec l’Italie via la filiale de Milan. « Notre présence romande s’articule autour d’un triptyque : les investisseurs particuliers, les professionnels de la finance et la pédagogie. Nous expliquons, nous éduquons, et c’est ce qui fait la différence. »

INVESTIR DANS L’ART, AUTREMENT

Hugo Rouastdiaporama
Hugo Rouast

Matis se distingue par un modèle d’investissement basé sur l’obligation convertible. Chaque opération consiste à regrouper plusieurs investisseurs autour d’une œuvre iconique signée Warhol, Soulages, Basquiat, etc., sélectionnée pour sa valeur muséale, sa provenance et sa liquidité sur le marché secondaire. Les deals sont accessibles à partir de 20'000 euros, à savoir CHF 18 649.- L’œuvre est acquise via une société ad hoc, détenue par les investisseurs sous forme obligataire, avec une option de conversion en actions au bout de cinq ans si l’œuvre n’a pas été revendue. « Ce mécanisme permet d’éviter les complexités de la copropriété classique, tout en garantissant aux investisseurs un droit sur l’actif sous-jacent. L’œuvre physique sert de collatéral. C’est une structure à la fois fiscalement optimisée et juridiquement solide », précise Hugo Rouast.

UNE CLASSE D’ACTIFS ALTERNATIVE, RÉSILIENTE ET TANGIBLE

Si l’art fascine, il rassure aussi. Loin des mouvements erratiques des marchés financiers, l’art contemporain, et en particulier les œuvres cotées entre 500 000 et 5 millions de dollars,s’est imposé comme une classe d’actifs à part entière. « Les œuvres que nous sélectionnons font partie du haut du panier, on les appelle des Blue Chips artistiques. Elles sont rares, convoitées par les musées, et recherchées par des collectionneurs du monde entier. »

Les résultats parlent d’eux-mêmes : depuis 2023, Matis a réalisé 62 opérations, dont 15 reventes, avec une durée moyenne d’investissement de 9 mois. Les rendements, affichant une performance nette moyenne de 16,40%, confirment la solidité de cette approche non spéculative. « Nous ne parions pas sur des artistes émergents. Notre valeur ajoutée réside dans la capacité à acheter en dessous du prix de marché, grâce à notre réseau et notre réactivité. »

UNE SUISSE PRÊTE À ACCUEILLIR CE MARIAGE D’INTELLIGENCES

La réception genevoise fut, de l’avis de Hugo Rouast, à la fois curieuse et enthousiaste. Si la culture de l’art est moins ancrée dans les cursus éducatifs suisses qu’en Italie, l’éducation financière y est en revanche plus poussée. « Les Suisses comprennent instinctivement la logique de diversification. Ils cherchent aujourd’hui des alternatives tangibles, moins exposées à la volatilité. » L’accueil favorable de Matis tient aussi à la rareté d’une telle offre sur le marché suisse. « Nous bénéficions d’un effet nouveauté mais aussi d’une crédibilité renforcée par notre sérieux, nos résultats, et notre transparence. »

ALLIER RENTABILITÉ, TRANSMISSION ET ÉMOTION

Au-delà de la performance, Matis souhaite réconcilier l’intelligence financière avec l’émotion esthétique. L’entreprise organise régulièrement des visites guidées lors de foires comme Art Basel, accompagnées par des historiens de l’art. « Notre ambition ne s’arrête pas à l’investissement. Nous voulons transmettre une culture, ouvrir des portes et créer un lien plus intime avec les œuvres. »

Une promesse qui séduit autant les investisseurs que les passionnés : investir dans une œuvre d’art n’est plus réservé aux initiés. C’est aussi un acte structuré, mesurable et profondément contemporain.