De Genève à Leysin

L'école Moser ouvre un centre pédagogique alpin

En janvier dernier, l’école privée Moser a dévoilé son nouvel écrin pour les camps de ski et d’été de ses élèves. Détail du projet architectural et de la démarche écologique de sa réalisation.

Le chalet «Les Cabris» accueille des écoles pour des camps de ski, des classes vertes et des particuliers pour leurs vacances ou leurs week-ends
Le chalet «Les Cabris» accueille des écoles pour des camps de ski, des classes vertes et des particuliers pour leurs vacances ou leurs week-ends - Copyright (c) LDD
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Mardi matin, le 11 janvier, les élèves de l’école Moser se sont rendus en classe d'un cœur plus léger que d'habitude. Et pour cause! Alain Moser, directeur de l’établissement scolaire qui porte son patronyme, les emmenait en classe des neiges pour une semaine dans la station de Leysin, aux portes des Alpes vaudoises. Au programme donc, quitter le ciel gris de la ville pour les horizons clairs de la montagne. A l’arrivée, une surprise attendait le groupe d’enfants. Les deux chalets baptisés «Les Cabris» qui, chaque année, accueillent les camps de ski et les classes vertes, avaient fait entièrement peau neuve. «Ces chalets dataient de la fin du XIXe siècle. A l’origine, il s’agissait du premier sanatorium pour enfants tuberculeux, explique Alain Moser. Ils n’étaient plus aux normes depuis deux ans. Les lois ont beaucoup évolué...»

Profondément attaché à ce cadre idyllique et réparateur – «Les Cabris» sont situés à quelques minutes de la gare du Feydey, entre forêts et pâturages, à proximité d’un court de tennis, d’une piscine, d’un mur de grimpe et d’une via ferrata –, Alain Moser ne parvient pas à s’en séparer. Germe alors dans son esprit une idée: transformer ces vieux chalets en «cabanes» de montagne modernes et écologiques. En 2018, un concours auprès de plusieurs architectes est lancé. Le premier prix est attribué au bureau Meier+associés architectes. Le chantier durera deux ans et le résultat est à la hauteur des ambitions. «Les Cabris» marient en effet avec bonheur: lumière, transparence et espaces verts. «On a gardé l’esprit des sanatoriums, avec un toit plat. Les chambres donnent sur la forêt et les coursives, entièrement vitrées, sont toutes orientées sur la vallée.»

Une implantation réfléchie

Alain Moser, directeur de l’établissementdiaporama
Alain Moser, directeur de l’établissement

Tout a été pensé pour préserver l’environnement et soutenir l’économie locale. «Des dialogues et visites d’atelier avec des charpentiers de la région ont permis de favoriser l’emploi d’essences locales et un circuit court, détaille le bureau d’architecte. Le projet est réalisé à base de lamellé-collé et CLT (bois lamellé croisé) en épicéa suisse. Au rez-de-chaussée, les radiers (ndlr: une fondation superficielle de type plateforme maçonnée qui est la base de départ d'un bâtiment) ainsi que les murs sont en béton armé apparent pour fonder la structure bois et le sous-sol en béton armé pour des questions de durabilité et de protection contre les avalanches.» Le sol est par ailleurs en pierres de terrazzo du Rhône et le toit a été équipé de panneaux solaires.

«Les Cabris» peuvent accueillir une centaine d’élèves. «Nous disposons de dix chambres individuelles pour les professeurs. On a aussi un restaurant, un carnotzet et plusieurs espaces de travail», s’enthousiasme Alain Moser, qui précise que le lieu a également été pensé pour accueillir des séminaires d’entreprises qui souhaitent faire du team-building dans un environnement convivial et simple. Et de conclure: «Même si le but est de profiter de cet environnement exceptionnel pour s’affranchir de son portable et déconnecter, pas de panique! Le chalet est équipé de wifi et de tableaux interactifs...»

Mi-auberge, mi-hôtel

«Les Cabris sont à mi-chemin entre l’auberge de jeunesse branchée et l’hôtel», nous dit Alain Moser. Comme dans la cabane de montagne, les résidents doivent mettre la main à la pâte. «Les élèves mettent les draps, sortent les couvertures, aident à débarrasser la table. C’est très formateur, étant précisé que beaucoup ont des chalets à la montagne avec des femmes de ménage qui s’occupent de tout. Ici, on les met à contribution.» Contrairement aux cabanes rustiques, toutes les chambres ont cependant accès à une douche et à une toilette et offrent le confort habituel des hébergements de plaine.