Portrait

L'intégration au menu

Avec la récente rénovation puis la réouverture de la Maison de l'Ancre, située 34 rue de Lausanne à Genève, y compris son restaurant ouvert au public, les Etablissements Publics pour l'Intégration (EPI) montrent le chemin.

La façade de 1959 rénovée tout en conservant ses traits caractéristiques
La façade de 1959 rénovée tout en conservant ses traits caractéristiques - Copyright (c) EPI
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Au détour de la rue de Lausanne, dans le quartier de la gare Cornavin (GE), la Maison de l’Ancre et son restaurant fourmillent. Ici, l’on s’arrête un moment pour boire un café, un thé ou savourer un bon petit- déjeuner. Pour le lunch, les habitués apprécient ce lieu pour sa cuisine de type «bistronomique», légère et colorée, composée de produits du terroir, mais aussi pour ses prix raisonnables. Ce qui plaît également, c’est sa toute nouvelle décoration associant bois et acier, réalisée par des collaborateurs des Établissements Publics pour l’Intégration (EPI) dans leurs ateliers. «La bâtisse, signée par Georges Addor en 1959, est inscrite à l’inventaire des bâtiments dignes de protection du canton, cela a constitué un sacré défi», souligne Dominique Abbé-Decarroux du cabinet dmarchitectes. Cette dernière, qui a piloté la rénovation de la Maison de l’Ancre, est accompagnée ce jour-là de Stéphanie Soland, responsable de la communication aux EPI ainsi que d’Yves Ménès, chef des services socio-éducatifs des EPI.

Un bâtiment adapté aux besoins

A chaque étage, un espace salon favorise la vie en communautédiaporama
A chaque étage, un espace salon favorise la vie en communauté

Résultat d’une rénovation importante, il s’agissait avec ce chantier de conserver le patrimoine, de le valoriser tout en l’adaptant aux réalités et aux normes d’aujourd’hui et de demain. Stéphanie Soland et son collègue Yves Ménès expliquent que les 36 places d’hébergement sont essentiellement composées de studios indépendants, destinés à des personnes présentant des fragilités psychiques et/ou une dépendance à l’alcool, capables d’y vivre de manière autonome. Parmi eux, quatre logements sont réservés à des personnes à mobilité réduite (PMR) et ont été réaménagés pour répondre aux normes PMR (garantes de l’accessibilité pour les-dites personnes).

En ce qui concerne les studios, tous ne sont pas encore occupés mais la totalité a été complètement rénovée et équipée d’une kitchenette en plus d’une salle de bains. Les armoires, les lits, les tables de chevet, les meubles de cuisine, ont été fabriqués comme les tables du restaurant dans les Ateliers des EPI, dans le respect du concept d’architecture de l’époque. Au huitième étage, on découvre une magnifique terrasse ainsi qu’un salon où les familles se retrouvent, tout en bénéficiant d’une vue sur les toits de Genève. Au 1er étage, il y a également une salle de fitness. Précisons par la même occasion que des équipes socio-éducatives sont présentes 24 heures sur 24 dans le bâtiment pour assurer l’accompagnement des résidents. Yves Ménès conclut en soulignant l’implication des ateliers des EPI dans la rénovation et la mise à dis- position de la Maison de l’Ancre version 2023. «Une belle aventure!», d’après lui.

Une pièce du puzzle des EPI

La Maison de l’Ancre constitue un des éléments qui s’intègre parfaitement au sein des différentes activités développées par les EPI qui, on le rappelle, accueillent près de 1000 personnes en situation de handicap, offrant différentes prestations allant de l’hébergement à l’accompagnement à domicile et /ou de l’accueil en centres de jour. Par ailleurs, les EPI proposent aussi des emplois adaptés dans des ateliers qui fournissent aux particuliers et aux entreprises de nombreuses prestations. Parmi ces dernières, on citera l’archivage numérique, les arts graphiques, l’entretien d’espaces verts, le marquage de textiles, la logistique, la menuiserie, la microtechnique... avec toujours pour objectif de développer les compétences des personnes en leur garantissant un travail rémunéré dans un environnement adapté à leurs besoins.

Réadapter et réinsérer

En outre, les EPI sont dotés d’un service réadaptation et réinsertion dont les principaux mandants sont l’Assurance Invalidité (AI), l’Hospice général et l’Office cantonal de l’emploi (OCE). Une offre dont la mission première est d’observer, évaluer et renforcer les compétences professionnelles et sociales des personnes afin de les orienter et de les accompagner dans la recherche d’une nouvelle activité sur le marché de l’emploi, en tenant compte de leurs limites et de leurs difficultés. Le service propose aussi des stages aux EPI en ateliers et/ou entreprises externes. A ce titre, le restaurant L’ Ancre formera des stagiaires en réinsertion professionnelle aux métiers de la restauration. Pour faciliter ainsi la vie des personnes en difficulté, leur offrir un présent et un avenir plus faciles et plus agréables. Parce que cela constitue une des missions essentielles des EPI et un devoir pour chacun.

www.epi.ge.ch

Les EPI à Genève

Les EPI à Genèvediaporama
Les EPI à Genève

Ayant vu le jour en 2008 à Genève, les EPI font face chaque année aux besoins émergents de nouvelles places, nécessitant des surfaces supplémentaires ou la rénovation de leurs bâtiments existants. L’institution a ainsi dû se constituer au fil du temps un véritable parc immobilier. Les EPI sont aujourd’hui répartis sur plus de 46 lieux du canton de Genève (voir carte) et sont propriétaires de 11 bâtiments. En 2022, 923 personnes en situation de handicap ont ainsi pu être accompagnées par les EPI. JM