La Maison Cailler transformée en parc du chocolat
Dès 2025, la Gruyère verra une attraction unique naître autour de la chocolaterie Cailler, actuellement troisième musée le plus visité de Suisse. Ce chantier colossal se fera en plusieurs étapes.

Quand Paris a son musée du Louvre, Londres son British Museum et Rome son Vatican, Broc peut quant à elle se targuer d’appâter pas moins de 400'000 visiteurs chaque année dans son iconique Maison Cailler, installée au cœur de sa campagne fribourgeoise. Un tour de force en soi qui ravit tant les touristes étrangers que suisses et place ce site dédié au chocolat troisième musée le plus fréquenté du pays. Fort de ce succès remarqué, Olivier Quillet, directeur de l’unité chocolat chez Nestlé en 2018, propose alors à la marque de pousser le concept encore plus loin: construire un parc à thème autour de l’usine Cailler. «Non pas de réaliser une sorte de Luna-Park composé de montagnes russes mais d’immerger totalement le touriste dans la production de chocolat de A à Z», précise-t-il.
Le parc Cailler générera 200 emplois supplémentaires dans la région fin 2025
Une attraction unique
Dans l’idée couchée sur le papier, la Maison Cailler se voit transformée en billetterie et mène à divers espaces agencés de part et d’autre de l’usine. On y voit un monde magique inspiré de l’univers de Charlie et la chocolaterie ou encore une gare du chocolat où boutiques et dégustations à gogo s’entremêlent, le tout traversant l’usine en fonction (première mondiale) grâce à des galeries transparentes. De la ferme de lait en passant par la culture du cacao sous serre, ce parc dont le nom n’a pas encore été défini est également pensé pour intégrer respectueusement son environnement naturel, privilégiant le mode de transport par train et devrait être d’ici là davantage connecté aux grandes villes afin d’éviter l’afflux de véhicules dans Broc. Un hôtel de 140 chambres 3-4 étoiles avec spa devrait venir compléter ce concept d’attraction qualifié «d’historique» qui a été présenté à la presse le mercredi 26 janvier.
Prévu sur le long terme, ce projet qui vise les 700'000 visiteurs par an, puis à terme le million, ne se fera néanmoins pas en un jour. Si la date de livraison annoncée côtoie fin 2025, seule une partie sera alors accessible à cette échéance. «Dans un premier temps, plus de 80 millions de francs seront investis dans la construction de la partie nord du parc, étalée sur 25'000 m2, la Maison Cailler restera d’ailleurs ouverte lors des travaux et ne fermera que lors de la dernière étape de revalorisation de l’usine. Puis, à l’horizon 2030, nous espérons compléter cette métamorphose avec de nouveaux modules chocolatés puisque nous aurons à disposition plus de 240'000 m2 de terrain», souligne Daniel Bulliard, cofondateur et président de Jogne Invest, la société qui financera, construira et gérera le parc Cailler. Dans l’immédiat concentrée sur les procédures usuelles d’approbation des plans d’aménagement, de protection de l’environnement et de mobilité, la société ne cache pas son objectif: faire de Broc la capitale du chocolat.
Des acteurs ancrés dans le projet

Sollicités par Nestlé, Daniel Bulliard (administrateur de Bulliard immobilier), Jean-Bernard Buchs (administrateur et homme de confiance de l’investisseur Claude Berda) et Jean-Luc Mossier (ex-directeur de la promotion économique du Canton de Fribourg), sont les trois personnalités fribourgeoises expérimentées qui portent et porteront ce projet d’envergure tout au long de son cheminement. Un trio de compétences précieux selon Eugenio Simioni, directeur général de Nestlé Suisse: «Notre métier chez Cailler consiste à produire du chocolat, pas à développer des activités touristiques. Nous avons donc préféré nous allier avec des personnes qui ont justement ces capacités-là.» Entre de bonnes mains, ce futur parc Cailler se veut d’ores et déjà plein de promesses et permet d’entrevoir enfin un avenir post-Covid. Outre le rayonnement international qu’il offrira à la Suisse romande et les 200 emplois supplémentaires qu’il générera dans la région fin 2025, ce projet marque véritablement un tournant dans l’industrie puisqu’il inaugure une nouvelle génération de parcs d’attraction pour le moins... alléchante.