Genève

La mue du 1 place Bel-Air

Difficile de ne pas voir le changement. La rénovation complète de l’immeuble situé 1 place Bel-Air vient d’être achevée. Après la transformation du 3-5-7-9 rue du Rhône, cette nouvelle étape parachève ce vaste chantier mené par Zurich Invest.

L'aspect extérieur du 1 place Bel-Air a été préservé à la demande des autorités
L'aspect extérieur du 1 place Bel-Air a été préservé à la demande des autorités - Copyright (c) DR
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L’arcade attend son futur locataire: Salt. L’opérateur téléphonique sera idéalement placé au tout début de la fameuse rue du Rhône à Genève. D’une surface de 235 m2 d’un seul tenant, cette arcade offre une hauteur sous plafond de plus de 4 m 60, puis, pour la partie proche du 3 rue du Rhône, une hauteur de 4 m 30. De quoi venir enrichir l’attractivité de cette artère dédiée au luxe.

Long chantier

Les entreprises mandatées ont relevé de nombreux défisdiaporama
Les entreprises mandatées ont relevé de nombreux défis

Au départ, le maître de l’ouvrage, Zurich Invest, prévoyait de démolir ce bâtiment. Il faut dire qu’il n’avait pas encore été mis sous protection. Le plan de site de la Rade adopté par le Conseil d’Etat le 4 octobre 1993 a été modifié le 27 avril 2020, en y ajoutant notamment le bloc d’immeubles situé entre le quai Bezanson-Hugues et la rue du Rhône. Entre temps, la demande d’autorisation de démolir déposée par le bureau Richter Dahl Rocha & Associés Architectes le 30 mars 2017 a été refusée le 11 mai 2018. Ce chantier s’est finalement ouvert le 10 novembre 2021 et les locaux ont été livrés officiellement le 31 juillet dernier. Alors même que la faillite de l’entreprise D’Orlando SA a obligé les acteurs du projet à trouver des alternatives dans un délai très court afin de ne pas péjorer le planning de base.

Comme nous le racontions dans notre édition du 12 septembre 2022, c’est alors qu’une vaste concertation a été initiée avec le Département du territoire d’Antonio Hodgers, sous la férule de Saskia Dufresne, directrice générale de l’Office des autorisations de construire. «La collaboration a été excellente, en particulier avec Alessandro Calabrese, directeur à l’Office des autorisations de construire, Patrick Mollard, directeur du Service des monuments et des sites, et Cédric Petitjean, directeur de l’Office cantonal de l’énergie», se réjouit Jacques Dorée, chez Zurich Invest.

La faillite de D'Orlando SA a obligé les acteurs du projet à trouver des alternatives dans un délai très réduit.

Transparence

Seuls les bureaux au premier restent à louerdiaporama
Seuls les bureaux au premier restent à louer

Lors de la négociation avec les autorités, il a été convenu que Zurich Invest s’engageait à préserver les façades, en revanche, le groupe a obtenu de rendre le rez-de-chaussée davantage attractif pour un futur commerce. Dès lors, les murs ont fait place à des vitres, de quoi amener une certaine transparence dans l’ancienne réception de la banque Lloyds TSB (laquelle a quitté les lieux en 2010).

L’assureur a obtenu également de «nettoyer» la toiture qui regroupait quantité d’installations techniques très disparates. Zurich Invest a remis au goût du jour les liaisons verticales, les sous-sols (avec une reprise en sous-œuvre des fondations) et le rez-de-chaussée, bien évidemment. Pour ce faire, le bureau genevois Glauco Lombardi Architectes Associés a été contraint d’augmenter la trame des piliers afin d’avoir un maximum de surfaces vitrées. La commercialisation de cette arcade a été confiée à Barnes Commercial Realty.

«Il y a eu un travail très technique au niveau du gros œuvre, avec un important travail de démolition au sous-sol au niveau des salles des coffres-forts de l’ancien locataire dont les murs avoisinaient le mètre d’épaisseur», relève Antoine Nobile, chef de projet au sein de la société TASQ, une entité qui représente et assiste les maîtres d’ouvrages. Il a fallu aussi retirer un maximum d’éléments porteurs verticaux dans les étages pour avoir des plateaux vides. «Pendant des mois, le bâtiment n’avait plus de piliers au rez-de-chaussée. L’ingénieur civil a dû dessiner et calculer une structure provisoire métallique pour prendre le relais du système porteur du bâtiment», résume l’ingénieur.

Succès

Un maximum d'éléments porteurs verticaux ont été supprimésdiaporama
Un maximum d'éléments porteurs verticaux ont été supprimés

Alors même que le chantier n’était pas achevé, les plateaux des 2e, 3e, 4e, 5e et de l’attique étaient déjà loués. Joli succès! C’est la maison Chanel qui va mettre ses bureaux aux 2e, 3e et 4e, tandis que la société de conseil en investissements Roundshield Partners loue les deux derniers niveaux. En début de semaine dernière, nous apprenions que l’arcade aurait trouvé preneur à son tour. En résumé, il ne reste plus à louer que les bureaux au 1er (258,5 m2). N’oublions pas le volet énergétique. Il a été décidé de raccorder le 1 place Bel-Air au réseau GeniLac en septembre 2023 et non plus au gaz, comme cela avait été prévu initialement. En réalité, ce bâtiment est connecté à la sous-station installée dans les sous-sols du 3-5-7-9 rue du Rhône, elle-même reliée à GeniLac.