La réussite incontestée de Stellar
Premier projet commercial entièrement développé par Abdallah Chatila, ce complexe impressionnant affiche quasiment complet. Visite exclusive des locaux de ses deux principaux locataires: Selexis et l’incubateur technologique Fongit.
Retour à la genèse du projet, initialement baptisé Stellar 32. C’est juste avant le lancement de la régie m3 en 2016, issue de la régie genevoise CGi Immobilier, que l’entrepreneur Abdallah Chatila parvient à acquérir le terrain sis aux 32, 34 et 36 route de la Galaise à Plan-les-Ouates (GE). Durant le processus de développement, le projet est optimisé afin de répondre au mieux aux contraintes du marché et de la zone industrielle. Il est ainsi divisé en trois immeubles présentant des plateaux extrêmement flexibles et un soin particulier est apporté à la logistique avec, entre autres, un accès facile à toutes les surfaces par monte-charge. Visite des locaux en compagnie du nouveau directeur général de la division immobilière du groupe m3, Yves Cretegny, et de Renaud Vincendon, directeur développement & investissement.
La success story Selexis
La construction a débuté en 2017 et s’est achevée en 2020. Grâce au succès de la commercialisation, les trois bâtiments ont pu être vendus rapidement, de gré à gré, en off-market. Sur place, nous commençons notre visite chez KBI Selexis qui loue au total environ 11’500 m2, une surface qui pourrait encore augmenter. «Selexis a été créée en 2001 par deux scientifiques de l’Université de Lausanne. La start-up rejoint rapidement l’incubateur Fongit alors hébergé au Centre de technologies nouvelles (CTN) à Plan-les-Ouates. Cette entreprise vend divers services aux sociétés produisant des médicaments biologiques. «Pour produire ce type de médicaments, il faut programmer des cellules de mammifère dans lesquelles nous insérons les gênes conçus par nos clients. La création des lignées cellulaires est requise pour le passage à la phase de production industrielle du médicament», résume Alberto Garotti, le CFO de Selexis.
La société Selexis se distingue notamment dans la production de protéines complexes permettant par exemple de lutter contre le sida ou certaines formes de cancers. Comptant près d’une centaine de salariés, Selexis participe au développement de quelque 170 produits pharmaceutiques, dont une dizaine ont déjà été commercialisés. Les fondateurs décident en juin 2017 de céder leurs actions au groupe japonais JSR, coté à la Bourse de Tokyo. Ce dernier avait entamé sa diversification en 2002 dans le secteur des semi-conducteurs, puis dès 2010 dans les sciences de la vie en reprenant KBI Biopharma, basée aux Etats-Unis. Depuis lors, KBI a fait le choix de venir s’implanter aussi sur le site de Plan-les-Ouates.
«Ce qui nous a beaucoup plu, c’est qu’ici tout un chacun a accès à la lumière du jour»
«Nous avons créé un partenariat gagnant-gagnant avec le groupe m3 en co-investissant avec lui ici, notamment en ce qui concerne la ventilation et la climatisation des laboratoires qui sont d’une grande complexité. Nos deux bioréacteurs de 2000 litres ont été disposés au rez-de-chaussée et le système d’aération occupe tout le 1er étage», résume le CFO de Selexis. Aujourd’hui, KBI et Selexis emploient 210 personnes sur le site. «Il a fallu adapter un bâtiment multi-étages à un usage industriel», observe Yves Cretegny. Et Alberto Garotti d’ajouter: «Il y a rarement une telle flexibilité de la part du promoteur. Cela a permis le succès du projet.»
«Heureusement, tout n’était pas achevé. Cela a nécessité beaucoup de coordination. Selexis et KBI nous ont mis très rapidement leurs mandataires à disposition, déjà avant la signature définitive du bail», remarque Renaud Vincendon. Les puissances des ventilations ont dû être fortement augmentées. Une troisième entité du groupe japonais étudie la possibilité de venir rejoindre KBI et Selexis sur le site.
L’incubateur Fongit et la lumière du jour
Passons dans les locaux de la Fongit, le fameux incubateur technologique genevois dirigé par Antonio Gambardella. Alors qu’il y a huit ans, elle soutenait 25 projets, aujourd’hui ils se montent à 100. A ce jour, plus de 1300 emplois ont été créés grâce à cet incubateur, plus de 700 millions de francs ont été investis dans les start-up concernées et plus de 100 brevets ont été déposés. Passé du CTN au Bluebox, l’incubateur a immédiatement été enthousiasmé par la conception de Stellar. «Ce qui nous a beaucoup plu, c’est qu’ici tout un chacun a accès à la lumière du jour et il reste possible d’ouvrir les fenêtres, malgré le fait que le bâtiment soit Minergie. Plus de 90% des surfaces de travail correspondent aux demandes de l’Office genevois de l’inspection et des relations du travail (OCIRT), principalement grâce aux atriums», résume le directeur de la Fongit. Autre point crucial: la modularité des surfaces. Chaque module de base mesure 156 cm de large et entre 5 et 6 mètres de long.
La volonté des dirigeants de l’incubateur est d’inciter les start-up à partir rapidement. Ainsi Proton, qui emploie 130 personnes à Genève, a pris des locaux à côté. Les 2250 m2 loués par la Fongit comprennent un espace pouvant accueillir jusqu’à 200 personnes pour les événements organisés pour les start-up. Proton ou encore Alohi, toujours suivies par la Fongit, bénéficient ainsi aussi des surfaces communes du 6e étage. Cela constitue l’indispensable écosystème à cet environnement communautaire plébiscité par les jeunes pousses.
En quelques chiffres
2017 Ouverture du chantier
2018 Vente du bâtiment C, où se trouve la résidence hôtelière, à un fonds de pension suisse
Juin 2020 Signature du bail par Selexis et vente des bâtiments A et B à une société immobilière
Juillet 2021 Déménagement de Selexis sur place
2022 KBI a pris possession de ses bureaux et la production a ensuite démarré dans un second temps
Les principaux locataires sont:
KBI Selexis, 11’480 m2; Fongit, 2250 m2; Siemens, 1758 m2 et la résidence hôtelière, 4200 m2.