Les grands chantiers qui vont changer
Alors que la capitale des Alpes a franchi le cap des 35’000 résidents, en 2024, avec la livraison des 300 appartements de Cour de Gare, 800 habitants supplémentaires. Quant au campus d’Energypolis, il va doper la création de places de travail. Notre dossier.

Les chiffres officiels sont tombés le 25 août dernier: «Par rapport à 2020, le Valais est le canton où l’évolution de la population est la plus importante (+1,4%)». Près de 50’000 personnes vivaient dans le district de Sion, dont 35’259 en ville de Sion, à fin décembre 2021. Un chiffre qui va rapidement évoluer à la hausse du fait que plusieurs chantiers d’envergure s’y sont ouverts ou vont s’ouvrir.

Sans oublier la possible fusion entre les communes de Sion, Veysonnaz (600 habitants) et Mont-Noble (1120 habitants) qui sera soumise aux urnes courant 2023.
Cour de Gare
Le projet intitulé « Cour de Gare » est en cours de construction et le bouquet de chantier est prévu en avril 2023. On parle d’un futur quartier constitué de: 302 appartements (allant du studio au 4,5 pièces, tous en loyer libre; des surfaces de bureaux (10’372 m2); des surfaces commerciales (5700 m2); un hôtel de 119 chambres avec restaurant qui sera exploité sous l’enseigne Holiday Inn Express & Suites (pour le compte de Cycas Hospitality); une salle de concert et de congrès de 580 places (dont le nom va être communiqué début octobre); et enfin, 625 places de parking en sous-sol. « Nous enregistrons déjà des demandes pour les appartements. Les dossiers seront analysés dès début 2024», nous confie Alexandre Castillon, membre de la direction générale du Comptoir Immobilier en charge du dossier. On parle de près de 800 habitants attendus pour fin 2024-début 2025. «Nous sommes par contre déjà en train de commercialiser les surfaces retail et bureaux. Les premières signatures de baux, autre que l’hôtel Holiday Inn Express, devraient intervenir très prochainement.» Développé par le groupe Comptoir Immobilier, ce projet et les terrains concernés ont été acquis à l’automne 2017 par le groupe de placement CSF Real Estate Switzerland du Crédit Suisse qui a indiqué vouloir injecter 200 millions de francs dans l’opération. La ville de Sion injectera, quant à elle, 24 millions de francs pour la salle dont elle sera propriétaire. HRS a remporté l’appel d’offres pour mener à bien ce chantier. Le permis de construire est entré en force en mars 2020 et les travaux ont débuté fin 2020. Un deuxième passage sous voie sera percé pour mieux relier Cour de Gare et le campus Energypolis.
Campus Energypolis
Jusqu’en 2012, c’était une de ces nombreuses friches industrielles. Aujourd’hui, c’est devenu un véritable campus qui regroupe près d’un millier de personnes au sud de la gare de Sion. Après l’installation de l’EPFL Valais Wallis en 2015, c’est la Haute école d’ingénierie de la HES-SO du Valais qui a eu le privilège d’inaugurer de nouveaux locaux le 25 mars dernier. Précisons qu’une passerelle relie le bâtiment occupé l’EPFL-Valais (environ 10’000 m2) aux trois nouveaux bâtiments. La première rentrée des quelque 400 étudiants de la HEI HES-SO avait déjà pu se dérouler en septembre 2021 dans ce complexe de 33’000 m2 qui représente un investissement de près de 180 millions de francs, dont 35 dans 29 laboratoires dernier cri. Cette Haute école recoupe quatre filières d’études (bachelors): Energie et techniques environnementales, Informatique et systèmes de communication (lancée cette année), Systèmes industriels et, enfin, Technologies du vivant. Ajoutons-y encore la 2e phase de développement de l’EPFL en Valais: le pôle de recherche sur l’environnement alpin et polaire: ALPOLE. Ce dernier doit ouvrir ces jours dans l’ancien centre d’impression du Nouvelliste où il cohabitera avec le Swiss Polar Institute. 200 chercheurs supplémentaires vont venir se joindre aux 220 actuels.

Ronquoz 21: quartier du futur
Enfin, le visage qu’aura Sion lors des prochaines décennies se dessine dans un «quartier» situé derrière l’Aéroport, entre le Rhône et les voies de chemin de fer, soit une zone de 60 hectares. On parle d’une surface équivalente à six fois celle de la vieille ville. Surnommé Ronquoz 21, ce projet devrait se réaliser au gré des opportunités, d’ici à 2050, en suivant un plan guide élaboré par le bureau bâlois Herzog de Meuron, en collaboration avec le paysagiste français Michel Desvigne. Comme la bourgeoisie de Sion, la Ville et le canton ne possèdent que 40% des terrains concernés, il est prévu de collaborer avec les propriétaires des parcelles (187 !). Ce futur quartier devrait abriter, à terme, plus de 5000 habitants et voir surgir environ 6000 places de travail. Une intervention îlot par îlot est prévue, en laissant le temps aux privés de s’adapter au nouveau plan de zone. Comme le disait le président de la Ville, Philippe Varone, à nos confrères du Nouvelliste: «Nous ne voulons chasser personne, mais certaines activités n’auront plus leur place dans ce quartier». Outre la troisième correction du Rhône, il est prévu de planter quelque 5000 arbres dans ce quartier.
La première pièce de ce puzzle est en train d’être posée par la société Oiken, qui regroupe depuis 2020 les services industriels de 24 communes du Valais central, lance le futur écoquartier Ronquoz 21 avec la construction de son centre administratif (où travailleront une centaine de personnes), fruit d’un concours d’architecture remporté par Memento. Quatre bâtiments, une sous-station électrique, des locaux administratifs, un parking et des logements vont sortir de terre d’ici à 2026. Enfin, signalons encore la création par Oiken et la fondation The Ark d’un pôle d’innovation pour la transition énergétique: EnovArk. Localisé sur le Campus Energypolis de Sion, EnovArk devra détecter les besoins des 24 communes actionnaires d’Oiken. EnovArk a d’ores et déjà sélectionné trois premiers projets.