Logements étudiants, du rêve à la réalité
Encore discrète, la société Room Estate s'appuie sur le concept de coliving pour proposer toujours plus de chambres aux grands délaissés du marché immobilier: les jeunes en formation.

C’est bien connu, entre turnover, manque de garanties et moyens limités, l’étudiant n’est pas le locataire idéal. Mais lorsque celui-ci vient d’un autre pays ou d’un canton voisin, autant dire que sa recherche de logement se transforme en mission impossible.
La pénurie d’appartements et la flambée des loyers n’ayant rien arrangé, cette jeune population se retrouve alors démunie face à cette situation. En juin dernier, l’Université de Lausanne (UNIL) et l’École polytechnique fédérale (EPFL) ont tenté de faire bouger les lignes en lançant un appel commun aux particuliers, espérant trouver quelque 600 chambres pour la rentrée. Mais malgré cela, les offres d’hébergements se font toujours aussi rares...
Une niche prometteuse

Conscient lui aussi de cette problématique, un acteur zurichois s’attèle depuis 2014 à pallier ce manque. Room Estate AG de son nom, est présent en Romandie depuis maintenant trois ans et met à disposition des étudiants des logements de vie en communauté. Derrière cette expansion (surtout lémanique), une femme: Dalida Mbomba. «Les cofondateurs ayant eux-mêmes connu les avantages et inconvénients de la colocation lorsqu’ils étudiaient à St-Gall, l’idée leur est venue de proposer des logements abordables en coliving un peu partout où le marché serait tendu», décrit-elle.
Parmi les 150 unités d’habitation disponibles aujourd’hui dans les cantons de Vaud et de Genève, un nouvel immeuble comptera d’ici le 1er octobre. «Dans l’ouest lausannois, à Chavannes-près-Renens, nous construisons le projet de coliving Lily, sur trois étages, composé de 35 studios (chambre et salle de bain privatives), de cuisines communes (plusieurs plaques de cuisson, un frigo par locataire etc.), d’un espace de coworking, d’une salle de cinéma, d’une salle de jeu et d’un laundry café pour effectuer ses tâches ménagères sans prise de tête», précise Dalida Mbomba.
A Chavannes-près-Renens, nous construisons 35 studios pour les jeunes en formation
Ce n’est qu’un début

Au contraire de la traditionnelle colocation, Room Estate se veut pour sa part avant tout flexible. Facilité administrative, processus entièrement en ligne, visites virtuelles et temps de location de 3, 6 ou 12 mois minimum. En bref, le rêve de tout étudiant mais un concept de coliving difficile à vendre selon la responsable romande: «Faire comprendre notre positionnement auprès des différents prestataires, notamment les promoteurs et constructeurs, n’a pas été évident car nous sommes souvent confondus avec un dérivé de l’hôtellerie ou d’Airbnb. Mais heureusement, nous avons été rapidement dépassés par notre succès.» La demande excédant largement l’offre, Room Estate planche déjà sur de futurs développements et devrait prochainement atteindre les 400 unités romandes de logements (1000 habitations à l’échelle nationale). Les projets se succèdent donc pour cette solution innovante, faisant le pont tant attendu entre les jeunes en formation et le monde de l’hébergement.