MAQ3, l’allié des concours d’architecture
Elément clé du concours d’architecture ou objet promotionnel, la maquette d’architecture est la spécialité de l’atelier genevois MAQ3 depuis cinquante ans. Lauréat du Prix de l’Artisanat de Genève en 2019, il est notamment l’auteur de la maquette géante du territoire de la Ville de Genève.
En consacrant 80% de ses activités à la conception de maquettes de concours d’architecture pour les bâtiments publics, MAQ3 participe à cette pratique helvétique depuis longtemps éprouvée qui vise à promouvoir la qualité architecturale et urbaine. «Notre rôle est de faciliter la compréhension d’un projet en plan en le traduisant en volumes, explique Jérôme Blanc, l’un des trois concepteurs de l’atelier de la rue Caroline, à Genève. A l’inverse d’un dessin sur une surface plane, la maquette assure une visualisation immédiatement lisible et très concrète du projet lors de sa présentation aux autorités et au public. Elle intervient aussi utilement dans les délibérations du jury d’un concours.»
De la blancheur nue au paysage animé
Elles sont nues, d’un blanc immaculé et sans effets de textures, axées uniquement sur la volumétrie de l’objet et de son impact sur l’environnement donné. Coulées en silicone et tirées en plâtre à partir de l’original, les maquettes de concours sont remises à l’identique à tous les architectes concurrents qui vont l’utiliser comme base au développement de leur projet. Leurs maquettes finales mettront alors en valeur leurs solutions et choix architecturaux.
«Il est impossible de mentir avec une maquette»
Au-delà de la maquette épurée, on développe également ici la maquette de promotion principalement destinée aux promoteurs et constructeurs pour mettre en valeur leurs projets immobiliers dans l’objectif de la mise en vente. Généralement réalisées à des échelles assez importantes, ces maquettes sont volontairement réalistes et plusieurs matériaux sont utilisés pour les animer dans les moindres détails. Bois, plexiglas, alu, laiton, éclairage des façades ou des aménagements intérieurs et extérieurs, moules en résine, couleurs, personnages métallisés, végétaux miniatures permettent la projection du futur client. «Il est impossible de mentir avec une maquette, toutes les dimensions du projet sont millimétrées et les rapports aux bâtiments environnants précisément mesurés», observe le spécialiste, «passionné par ce métier complexe qui mélange le plaisir du jeu de lego à une très grande rigueur».
Les maquettistes ne sont plus légion, une petite poignée à Genève, les grands bureaux d’architectes intègrant souvent leur propre atelier. Du coup, les places d’apprentissage ne courent pas les rues et il faut souvent faire preuve de patience, une qualité intrinsèque du bon maquettiste. Dans ce contexte, on ne peut que saluer la persévérance de MAQ3. Dans la continuité de l’atelier créé par François Meyer en 1970, ses trois collaborateurs se sont associés pour reprendre la main à sa retraite, en 2010. Pas question de laisser échapper un tel savoir-faire. L’un des associés s’étant récemment retiré pour raison familiale, Jérôme Blanc a repris l’entreprise à son compte, toujours épaulé par son collègue Jean-Jacques Haegler. Quant à Pauline Peillex Ndjaye, apprentie et titulaire d’un bachelor en archéologie, elle complète le trio de MAQ3.
«Un métier complexe qui mélange le plaisir du jeu de lego à une très grande rigueur»
L’union des formations complémentaires fait la force de l’équipe. Avec son parcours atypique d’artiste, de sculpteur sur bois et d’ébéniste, Jérôme Blanc amène à explorer des techniques et des rendus novateurs tandis que Jean-Jacques Haegler, diplômé en architecture d’intérieur, a une perception immédiate des qualités spatiales. Equipé de machines de pointe pour la découpe numérique et au laser, l’usinage des matières et la gravure de haute précision, l’atelier utilise également l’impression 3D. «Loin de s’imposer comme un rival dans le métier, la 3D est un outil très intéressant mais qui reste un outil parmi d’autres», observe Jérôme Blanc qui en relève les points négatifs. «Il permet la réalisation d’objets complexes, mais son processus par agglomérats de couches n’assure pas une qualité aussi nerveuse qu’un travail manuel, sur le plan des transparences et de la noblesse des matériaux.»
Maquettes marquantes
Réputé, honoré en 2019 par le Prix de l’Artisanat de Genève, MAQ3 répond à la demande d’architectes suisses et étrangers. Au nombre de ses maquettes marquantes, la nouvelle ambassade suisse au Kenya, l’ouvrage taillé dans 600 kg de bois massif pour le Musée Audemars Piguet au Brassus inauguré en 2020 ou encore la maquette promotionnelle du quartier de l’Etang, à Vernier. Mandaté par la Ville de Genève en 1982 pour construire une maquette évolutive du territoire communal, l’atelier ne cesse depuis de la mettre régulièrement à jour au fil des nouvelles interventions.
Exposition à Lausanne
Généralement cité pour son exemplarité à l’étranger, outil démocratique et vecteur de qualité, le Concours Suisse d’architecture s’expose actuellement à Lausanne. Maquettes, panneaux de rendus, vidéos, tables rondes, visites guidées animent l’événement organisé par thèmes: les futurs projets à Genève, la place de la Riponne à Lausanne, 100 ans de concours à Fribourg...
Après le congrès mondial d’architecture à Rio de Janeiro, le Pavillon Sicli à Genève, puis Lausanne, l’exposition itinérante conçue par l’association Le Concours Suisse partira à travers la Suisse.
«Le Concours Suisse, une culture de l’architecture»
17 mars – 14 avril 2022
Place de la Gare 1
1003 Lausanne
leconcourssuisse.ch