Paris

Mirabaud transforme des bâtiments obsolètes en logements durables

Grâce à deux fonds d’investissement, la banque genevoise prévoit de développer plus de 3000 logements, principalement destinés aux étudiants.

Mirabaud investit également dans des immeubles de prestige, comme par exemple à Paris, où le prix au mètre carré peut atteindre 20 000 francs.
Mirabaud investit également dans des immeubles de prestige, comme par exemple à Paris, où le prix au mètre carré peut atteindre 20 000 francs. - Copyright (c) Andrea Maschio
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Des bureaux, des anciens garages, des commerces désaffectés, voire des stations-service obsolètes... La banque privée Mirabaud investit dans des espaces vétustes pour les transformer en logements. Elle est l’une des rares banques en France à financer ce type de projets en fonds propres, explique Olivier Seux, responsable des fonds immobiliers chez Mirabaud.

Olivier Seux, responsable des fonds immobiliers chez Mirabaud.diaporama
Olivier Seux, responsable des fonds immobiliers chez Mirabaud.


«Nous acquérons des actifs immobiliers, nous les transformons, puis nous les revendons», précise le financier, dont les deux fonds totalisent 200 millions de francs suisses. Depuis 2019, la banque a obtenu douze permis de construire pour un total de 3050 logements. Parmi les projets emblématiques figure la transformation d’un immeuble de bureaux situé sur un ancien site industriel à Courbevoie en 650 logements étudiants. Cet immeuble a ensuite été vendu à un fonds américain, très friand de ce concept de logements étudiants avec services intégrés.

Mirabaud investit également dans des immeubles de prestige, comme ce projet situé rue de Passy, dans le 16e arrondissement de Paris, où le prix au mètre carré peut atteindre 20 000 francs. «Nous développons toutes les typologies de logements, de l’entrée de gamme aux projets de luxe, ajoute Olivier Seux. La banque a rassemblé des capitaux et constitué une équipe capable d’analyser les risques et de saisir les meilleures opportunités de restructuration et de développement». Le montant moyen investi par projet est de 5 millions de francs. «Tous nos projets sont pensés dans une logique durable. Nous avons toujours obtenu les permis de construire, et nous collaborons avec des promoteurs et des développeurs fonciers français qui identifient les meilleures opportunités. Mirabaud intervient en second rang, en choisissant soigneusement les opérations à financer.»

En matière de développement immobilier, Olivier Seux observe une tendance croissante à la spécialisation des fonctions, avec des promoteurs qui apportent leur expertise technique d’un côté, et l’organisation du financement des projets de l’autre. Mirabaud ambitionne de devenir l’investisseur principal en capitaux dans ce type d’opérations immobilières.

Dans les projets, on assiste à une réduction des places de stationnement. «Creuser pour créer des parkings est très onéreux. Aujourd’hui, nous privilégions des alternatives, comme des emplacements pour vélos dans les résidences étudiantes. Pour les logements familiaux, nous limitons le nombre de places de parking à une par appartement et favorisons les localisations proches des gares, des écoles et des commerces, afin d’encourager les déplacements à pied.»

En revanche, le modèle des résidences pour seniors n’a pas trouvé son public. «Bien que des capitaux importants aient été levés pour ce type de projets, ils peinent à se remplir. La plupart des personnes âgées passent directement de leur logement à une maison de retraite, sans passer par l’étape intermédiaire de la résidence senior.»