Musée d'Arts et d'Histoire (Genève)

Que sera le musée de demain?

En attendant les résultats du concours d’architecture relatif à son extension, le MAH expérimente différentes formules. La cour intérieure accueille ainsi une passerelle à 8,70 m du sol, reliant deux façades opposées.

Cette passerelle ne sera ouverte au public que certains jours.
Cette passerelle ne sera ouverte au public que certains jours. - Copyright (c) DR
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Construit entre 1903 et 1909 par l’architecte Marc Camoletti, le Musée d’Art et d’Histoire (MAH) de Genève attend toujours d’être mis aux normes et agrandi. D’une part, en dépit de sa taille imposante, le MAH dispose de surfaces d’exposition modestes (inférieures à 6000 m2). La cour intérieure, les lieux de circulation, de stockage et les ateliers consomment une part importante des espaces utiles.

D’autre part, la sensibilité de certains ensembles limite la présentation permanente de la collection et notamment des fonds d’horlogerie, d’émaillerie et de bijouterie auxquels le public n’a plus accès depuis 2002. De plus, la forte variation thermique et l’éclairage actuel interdisent la présentation permanente de certains ensembles fragiles (instruments de musique, œuvres sur papier, textiles).

Concours d’architecture

Après l’échec en votation populaire en février 2016 (à 54%) du projet d’extension dû à l’architecte Jean Nouvel, porté par le mécène Jean-Claude Gandur (lequel s’était engagé à offrir environ 40 millions de francs), le 5 septembre 2023, les élus municipaux ont voté un crédit d’études de 19,9 millions devant aussi couvrir les coûts d’un concours d’architecture.

En mars dernier, les autorités ont lancé un concours sur le site SIMAP des marchés publics en Suisse. Cette compétition ouverte à l’échelle internationale sera conduite en deux tours anonymes. Les bureaux avaient jusqu’à fin août pour y répondre. Le nom du lauréat sera connu en mai 2025. Outre le quadrilatère actuel du MAH, il s’agira d’utiliser également le bâtiment des Casemates et celui auparavant utilisé par la HEAD. «Il ne s’agira pas de fabriquer un musée, mais de le poursuivre en ouvrant vers 2032-2034 un musée qui ne soit pas obsolète», a résumé Marc-Olivier Wahler, son directeur. Autre défi: que le MAH de demain ne soit plus cette île isolée du reste de la ville par deux grands boulevards.

Musée de demain

«Sachant que le musée de demain sera différent, nous avons le privilège de pouvoir tester dès maintenant plusieurs formules», a ajouté le directeur lors du lancement du cycle PlasMAH, une exploration architecturale et artistique.

Cette initiative se déploiera sur plusieurs années pour accompagner la transition du musée vers le MAH de demain. Pour l’anecdote, on peut relever que pendant ses premières années d’existence au début du XXe siècle, le MAH abritait au rez-de-chaussée inférieur un poste de gendarmerie...

Pour débuter ce programme PlasMAH, l’artiste plasticien Vincent Lamouroux a imaginé, puis créé, une passerelle, installée dans la cour intérieure de 840 m2. Cette structure en bois qui a nécessité une autorisation de construire s’élève à 8,70 mètres du sol et surplombe la cour en reliant les ouvertures de deux façades opposées, éloignées d’environ 28 mètres. «La passerelle vient souligner l’axe central du musée. Nous y avons travaillé près de six mois», témoigne l’artiste. Précisons que la passerelle sera ouverte au public 100 jours à l’année, notamment tous les premiers dimanches du mois. Les autres dates d’ouverture seront communiquées sur le site internet du MAH. Le MAH confiera chaque année à un artiste, un architecte ou un designer la création d’une œuvre temporaire pour la cour du musée.