Les métiers de la régie

Régisseur: facilitateur de vie et de lien social

Entre diversité et complexité, le métier de régisseur a connu de nombreuses évolutions pour arriver à son statut actuel: une fonction multifacette.

Le régisseur s’impose comme un conseiller incontournable.
Le régisseur s’impose comme un conseiller incontournable. - Copyright (c) Pexels
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Le métier de régisseur n’est pas nouveau. C’est en 1879 que se créait la première association des professionnels de l’immobilier en Suisse, la Société des régisseurs de Genève – devenue l’Union suisse des professionnels de l’immobilier (USPI) Genève en 2009. Existant depuis le

XIXe siècle, la fonction s’est d’abord cantonnée à un accompagnement du propriétaire que l’on pourrait aujourd’hui qualifier de sommaire au vu de l’évolution de la profession. Etat des lieux d’entrée et de sortie, encaissement des loyers, une vision qui semble bien loin de la multiplicité des rôles qui composent désormais la régie. Une mutation qui s’est développée progressivement, notamment à travers l’évolution du droit du bail, puis des normes énergétiques, entraînant des responsabilités particulièrement importantes pour les propriétaires et poussant la profession à se transformer et les compétences à se diversifier.

Un immeuble sans régie, c’est un peu comme un bateau sans capitaine

Philippe Angelozzi, secrétaire général de l’USPI Genève

On dénombre aujourd’hui une vingtaine de métiers liés à la régie. Une richesse nécessaire pour mener à bien la gestion d’un parc immobilier. Juridiques, techniques, financières, administratives, un panel de compétences qui confirme une évidence: le métier de régisseur ne s’improvise pas! Une affirmation d’autant plus vraie que de nouvelles complexités et autres normes se dévoilent presque quotidiennement.

De régisseur à créateur de liens

Mais plus qu’une transformation des compétences techniques, c’est l’essence même du métier de régisseur qui s’est adaptée. Aux besoins du propriétaire d’abord. D’un «simple» exécutant, le professionnel est passé au rôle de conseiller stratégique pour les détenteurs de biens immobiliers. Information, planification, recommandations, la régie est devenue un service à haute valeur ajoutée. «Un immeuble sans régie, c’est un peu comme un bateau à la dérive, sans capitaine. Il tiendra jusqu’au premier récif. La régie permet de garder le cap», souligne Philippe Angelozzi, secrétaire général de l’USPI Genève.

Et à ceux du locataire également. Avec la modification de la perception de la ville s’accompagnent de nouvelles exigences: un logement certes, mais surtout du lien avec le tissu urbain. Une demande à laquelle les régies répondent désormais en intervenant dans le contexte de vie plus que dans l’habitation seule. Co-organisation d’événements, aménagements extérieurs qualitatifs, intégration d’un concierge, conseil de programmation en rez-de-chaussée, voilà un résumé non exhaustif du champ d’action de ces nouveaux «facilitateurs» de vie et de lien social. Si la décision finale revient évidemment au propriétaire, les régies s’imposent comme conseillères privilégiées, incontournables.

Cette fonction de facilitateurs prendra à l'avenir toute son importance. «La rénovation massive du parc immobilier qui se déroulera ces dix à quinze prochaines années aura besoin de chefs d’orchestre. La régie endosse parfaitement ce rôle tout en incluant les nouvelles attentes», précise Philippe Angelozzi. Auparavant sollicitées à la fin du processus de création des projets, les régies s’investissent maintenant aux prémices des programmations. Une expertise précieuse pour les promoteurs, bâtisseurs de la ville de demain, conscients de la valeur des informations fournies par les régisseurs au contact direct du terrain et des habitants.