Vente inédite - Fribourg

Tous devenir propriétaires grâce à QoQa

En proposant une solution immobilière novatrice, la plateforme communautaire de e-commerce et la société Fundim espèrent démocratiser l'achat de logement en PPE.

Les 30 appartements ont été attribués respectivement au bout de 42, 27 et 22 minutes après leur mise en ligne
Les 30 appartements ont été attribués respectivement au bout de 42, 27 et 22 minutes après leur mise en ligne - Copyright (c) LDD
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Vingt et une heure cinquante-sept... 21h58... 21h59... 22h! Après de longues minutes d’attente, le tirage au sort démarre enfin pour les 20'000 internautes désirant acheter un appartement via la plateforme QoQa, le 12 décembre dernier. Résultat: en trois minutes seulement, les cinq premiers logements sont attribués à leurs futurs propriétaires. Une vente record, répartie sur trois créneaux horaires (dimanche soir, lundi matin et lundi après-midi), qui a vu ses trois immeubles de 30 lots en PPE susciter un engouement inédit. En cause, le rabais affiché de 45% sur la valeur des biens proposés.

Le succès avéré d’un modèle délaissé

Plus habituée à proposer des équipements de sport, des bouteilles de vin ou encore des montres en promotion, c’est donc lors de cette vente éclair que la plateforme de e-commerce QoQa a fait son entrée sur le marché de l’immobilier. «Cela faisait un moment que l’on souhaitait démocratiser l’accès à la propriété pour tous. J’ai essayé plusieurs fois de contacter des banques pour faire sauter la barrière des fonds propres et finalement, il y a quelques mois, la direction de Fundim m’a rencontré pour me présenter son concept qui dépassait toutes mes attentes», décrit Pascal Meyer, fondateur de QoQa. Un concept qui consiste, entre autres, à dissocier le terrain du bâti afin de permettre à la classe moyenne de devenir plus facilement propriétaire de son logement.

Nous avons attiré beaucoup de curieux avec un pic de 450'000 visites sur notre site, ce qui dépasse largement nos 200'000 visiteurs journaliers

Pour cela, la solution imaginée par la société de placement immobilier Fundim, basée à Lausanne, est simple. Elle propose des terrains à des investisseurs privés qualifiés et vend les bâtiments construits dessus avec une diminution de près de 50% de son prix. «Jusque-là principalement usité par les communes, ce mécanisme de vente dissociée s’avère plutôt rare. Nous avons été à la rencontre de Pascal Meyer et de ses équipes car nous cherchions un partenaire qui puisse communiquer plus simplement sur cette manière d’acheter auprès du public, tout en faisant les choses sérieusement», précise Anthony Collé, président de Fundim. Une année de travail collaboratif plus tard, le duo concrétise son projet avec la Qolline, un lotissement situé à Remaufens, à côté de Chatel-St-Denis, livrable début 2024, et vend des 3,5 pièces notamment à 230'000 francs pour la partie construction, au lieu de 410'000 francs en pleine propriété (la partie terrain en plus). Un pari risqué mais réussi puisque les helvètes en redemandent assure le patron de QoQa: «Nous avons attiré beaucoup de curieux avec un pic de 450'000 visites sur notre site, ce qui dépasse largement nos 200'000 visiteurs journaliers. Nous avons également reçu beaucoup de mails d’intéressés pour d’autres régions, ce qui prouve qu’au-delà de l’offre spécifique, le modèle plaît.»

Même son de cloche pour le président de Fundim qui se réjouit que les ventes du lundi matin aient connu le même empressement d’achat que la veille au soir. «Les plus réticents ont pu s’informer sur le système et prendre du recul mais ont été tout autant séduits que les premiers», précise-t-il. A savoir que les trois dizaines d’appartements ont été attribués respectivement au bout de 42, 27 et 22 minutes après leur mise en ligne.

Bientôt une vente de ce type à Genève?

Fundim propose des terrains à des investisseurs privés qualifiés et vend les bâtiments construits dessus avec une diminution de près de 50% de son prixdiaporama
Fundim propose des terrains à des investisseurs privés qualifiés et vend les bâtiments construits dessus avec une diminution de près de 50% de son prix

Après ce premier coup de pied dans la fourmilière immobilière, QoQa et Fundim ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Les régions lausannoise et nyonsaise dans le viseur, ils n’écartent pas pour au- tant les cantons où leur mécanisme s’y prête le moins, tel que Genève. «Je dois bien accorder qu’à Genève, avec ses différentes zones de développements dont certaines à prix contrôlés, nous devrons cibler notre offre, mais c’est faisable et cette localisation fera partie de nos objectifs, toujours en partenariat avec les acteurs de la place», soutient Anthony Collé. De son côté, Pascal Meyer va plus loin et en fait une de ses priorités. Les demandes pour cette zone étant nombreuses, il souligne: «Nous sommes déjà en discussion pour appliquer notre modèle à Genève et, vu le prix des terrains, nos rabais y seront d’autant plus intéressants.»

Des rabais qui n’auraient cependant pas vocation à disrupter le marché contrairement à ce que craignent certains propriétaires fonciers ou courtiers. Le but de la démarche étant, selon ses instigateurs, d’inspirer les acteurs du domaine à multiplier ce type d’approche, «et à ouvrir une certaine forme de propriété, l’organiser de manière plus dynamique, surtout dans le privé», conclut le dirigeant de Fundim. Impressionnés par l’exercice, une poignée de promoteurs immobiliers reconnus de la place auraient d’ores et déjà signalé leur volonté de s’y mettre à leur tour. Des signes encourageants, tant pour QoQa et Fundim que pour les Romands qui l’ont montré, une fois de plus, souhaitent devenir propriétaires.

La dissociation terrain-bâti en bref

En séparant la quote-part terrain de la quote-part construction, les biens en PPE deviennent de facto beaucoup plus accessibles et donc réduisent de moitié l’endettement ainsi que les besoins en fonds propres des futurs propriétaires. Lors de la vente inédite, les acheteurs des 30 appartements de l’offre QoQa ont ainsi pu bénéficier d’un rabais de 45% sur la valeur de marché des biens. Tandis que le terrain appartient à un investisseur unique, les appartements sont cédés aux acheteurs avec un droit de 99 ans contre un loyer de 2,75 à 3% annuel payé à l’investisseur. Après ces 99 années, si l’investisseur ne souhaite pas prolonger, il s’engage à racheter les logements au prix du marché.