Aménagement

Un appel à davantage de prévisibilité

Le 15 février dernier s’est tenu le premier Forum organisé par l’opérateur urbain du projet Praille Acacias Vernets (PAV). Une réussite en termes de fréquentation, même si l’inquiétude ne cesse de monter parmi les entreprises industrielles présentes dans la zone.

Il y avait foule au bâtiment Sicli pour assister à ce premier forum
Il y avait foule au bâtiment Sicli pour assister à ce premier forum - Copyright (c) Mateo Giraud
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« Le PAV n’est plus un projet, mais il reste un défi», s’est exprimé le président du Conseil d’Etat genevois, Antonio Hodgers, en charge du département du territoire. Sa collègue Delphine Bachmann, en charge du département de l’économie et de l’emploi, a quant à elle rappelé que le but était de ne faire fuir aucun des 20’000 emplois de cette zone, même si certaines entreprises n’auront d’autre choix que de déménager en dehors du périmètre.

Tentative de rassurer

Lors de la première table-ronde de la matinée, Vinh Dao, directeur général de la Fondation PAV, a tenté de rassurer: «La mutation va perdurer ici pendant un certain nombre d’années (...). Il y a un vivier de petites entreprises que l’on pourrait tenter de réimplanter dans les neuf futurs quartiers prévus dans le PAV.»

Lorsque la parole a été donnée au public venu en nombre, Philippe Clerc, administrateur du Théâtre de la Parfumerie, a commencé par rappeler que ce dernier emploie une centaine de personnes. «A terme, le développement du PAV va provoquer notre départ de la Pointe Nord car nous allons nous retrouver à 30 mètres de futurs logements, dont les occupants ne voudront sans doute pas de nos nuisances sonores. Comment pouvons-nous être entendus?»

L’architecte cantonal, Francesco Della Casa, rappelle que la présence des différents théâtres résidents dans ce lieu était une condition posée par le département du territoire au nouveau propriétaire foncier des lieux, la Caisse de pension de l’Etat de Genève (CPEG). Et le directeur général de la Fondation PAV de poursuivre: «La Pointe Nord ne sera pas dédiée entièrement au logement, loin de là. Il y aura beaucoup de bureaux.

Il est évident qu’il faudra discuter avec ces acteurs culturels, mais pas seulement». Tout en précisant que la Fondation PAV n’est pas active dans ce quartier, puisqu’elle n’y maîtrise aucun terrain. Parmi les autres courageux à se lancer, Christophe Pradervand, directeur de Papirec: «Avez-vous prévu de faire un vivarium pour les entreprises présentes?»

Dialogue promis

Le temps avançant, la seconde table-ronde démarre. Elle traite justement des mutations économiques passées et à venir. Arnaud Burgin, directeur de la Fon- dation pour l’attractivité du canton de Genève (FLAG), revient sur l’interrogation qui plane: «Que vont devenir les entreprises présentes ? Comment peut-on leur demander de se projeter dans 25 ans. Je vous rappelle qu’en 1999, il n’y avait pas encore d’e-mails. Voilà pourquoi j’en appelle à davantage de souplesse».

Ce à quoi Guillaume Massard, le directeur général de la Fondation pour les terrains de Genève (FTI) répond: «Plusieurs centaines de PME pourront être implantées dans le quartier Praille-Ouest, tandis que d’autres devront aller dans des régions plus périphériques». Enfin, Yvan Zweifel, membre de la direction de la Caisse de prévoyance de la construction, en appelle à davantage de prévisibilité: «Savoir quand telle ou telle entreprise devra quitter est primordiale pour qu’elle sache si elle peut encore investir ou pas».