Dossier spécial : Sion

Une fiscalité tout en douceur

Même si elle ne représente qu’une composante parmi d’autres, la charge fiscale joue dans le choix de son lieu de vie. En la matière, Sion a plus d’un atout à faire valoir.

La cité est plébiscitée pour sa qualité de vie.
La cité est plébiscitée pour sa qualité de vie. - Michael Loftus / Unsplash

Si elle avait tablé sur un déficit de 5 millions de francs, la capitale valaisanne a en définitive retrouvé des chiffres noirs au moment du bouclement de ses comptes 2021. La ville a en effet conclu cet exercice en engrangeant un bénéfice de 210’000 francs. Avec un total de revenus de 230,08 millions de francs, elle s’est ménagé une marge d’autofinancement supérieure à 30 millions, ce qui lui a permis de couvrir l’entier de ses investissements nets (27,2 millions).

Côté fortune, elle revendique un capital propre de plus de 217 millions, assorti d’un endettement net cumulé de 56,5 millions, soit 1’615 francs par habitant (en diminution de 103 francs par rapport à 2020). Sa situation actuelle est par conséquent très saine.

Pas que du rose

Tout n’est pas idéal pour autant. «Le report des charges vers les communes est une tendance qui perdure et qui impacte Sion. L’État du Valais a cependant modéré ses velléités dans certains secteurs stratégiques, tels que l’enseignement tertiaire. Mais, même à ce niveau, nous devons couvrir de nouveaux coûts, comme l’achat des terrains dont celui où sera édifié le futur Lycée-collège de la Planta», explique Patrick Dondainaz, le Chef du Service des finances municipales.

L’aéroport constitue une autre illustration de la pression financière propre au chef-lieu. Celui-ci prend en effet à sa charge la moitié des frais de fonctionnement de l’aéroport, le Canton assumant la part restante. Or, cette plateforme profite tout autant aux stations environnantes, de Crans-Montana à Verbier en passant par Zermatt. Des tentatives ont été effectuées avec ces voisins afin d’obtenir une répartition plus égalitaire des frais, mais sans grand succès. D’autres infrastructures, purement communales celles-là, comme les trois piscines ou la patinoire, représentent des montants non négligeables.

Les particuliers choyés

Dans le même temps, la qualité du cadre de vie et des infrastructures s’avère cruciale pour Sion si elle entend attirer de «bons» contribuables. La ville ne procède toutefois à aucun démarchage actif pour séduire ce public. En elle-même, l’expansion du campus Enerypolis et du pôle santé offre par exemple un évident potentiel en la matière. «Notre fiscalité est très attractive pour les personnes physiques. Notre taux d’indexation est de 170 avec un coefficient de 1,1 (1 étant le score maximal). Nous figurons clairement en tête du classement des communes valaisannes», se réjouit Patrick Dondainaz.

Même s’ils ne constituent pas un critère absolu, les loyers peu élevés et les prix d’acquisition des biens immobiliers, qui restent raisonnables, renforcent l’attractivité de l’agglomération. D’autres facteurs, cantonaux ceux-là, comme les taxes sur les plaques d’immatriculation ou le montant des primes maladies, peuvent intéresser certains candidats à l’installation.

Confiance maintenue

Mieux encore, Sion ne compte pas introduire d’augmentation d’impôts à court terme. Comme l’a montré l’actualité récente, des facteurs macroéconomiques (hausse des coûts de l’énergie de 40 à 70%), sanitaires (la pandémie de Covid) ou géopolitiques (la guerre en Ukraine) sont cependant susceptibles d’impacter la quiétude qui règne à Sion. «Comme nous avons enregistré des excédents lors des derniers exercices, nous avons constitué un fonds spécial afin d’amortir les effets d’éventuelles futures crises de ce type. En 2021, 10 millions ont pu lui être alloués», précise Patrick Dondainaz. Globalement, les projections annuelles que réalisent ses services incitent à la confiance pour le court et moyen terme.