Construction

Une relève assurée sur les chantiers

Publics et privés se sont associés pour proposer une nouvelle formation aux métiers du gros œuvre. Celle-ci se veut destinée à des candidats peu ou pas diplômés.

Une relève de plus en plus difficile à dénicher.
Une relève de plus en plus difficile à dénicher. - Copyright (c) DR
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Dans un contexte de pénuries d’énergie, de matériaux et de personnel qualifié, les entreprises du bâtiment ont fort à faire cet automne. Pourtant, à Genève, nombre d’entre elles ont tout de même choisi de faire partie du projet social «Manœuvre ta relève», porté par plusieurs acteurs institutionnels que sont l’Hospice général, l’association Réalise, la Société suisse des entrepreneurs (SSE) ou encore la Fédération des métiers du bâtiment (FMB).

La première (en)volée

Concrètement, grâce à un processus accéléré et avant tout pratique, cette formation d’un nouveau genre permet d’apprendre les rudiments des métiers du gros œuvre (notamment la maçonnerie et le génie civil). Pour ce premier coup d’essai, douze volontaires sélectionnés non pas pour leurs diplômes mais avant tout pour leur potentiel ont tenté l’expérience. Après un approfondissement pratique et théorique chez Réalise, durant plusieurs mois, les entreprises du secteur ont alors pris le relais pour trois jours d’immersion puis un stage de deux semaines d’initiation offert aux participants.

Une initiative qui aura permis dans la foulée à une moitié de candidats de trouver un emploi, tout comme aux entreprises de la construction d’aller identifier des talents et chercher une relève de plus en plus difficile à dénicher dans ce milieu parfois déprécié. «Nos métiers sont non seulement méconnus mais également parfois mécompris alors que ces candidats peuvent témoigner de la passion qui se dégage des chantiers», souligne Eric Biesel, directeur de la SSE Genève. Avec seulement 6000 employés comptabilisés actuellement dans l’industrie de la construction genevoise et de nombreux départs en retraite qui se dessinent prochainement, la mise en place de ce genre de formation est donc d’autant plus appréciée par la branche.

Répliquer le procédé

Grâce au succès de cette première volée, une deuxième vient de se lancer à son tour. Un partenariat gagnant-gagnant réunissant public et privé qui ouvre désormais le champ des possibles. D’autres filières vont de ce fait elles aussi initier le mouvement. «Ce projet a déjà résonné auprès de divers domaines tels que l’isolation, l’étanchéité ainsi que tout ce qui touche à la transition énergétique. Nous allons capitaliser sur cette réussite et voir émerger des démarches similaires d’ici quelques mois», assure Jérôme Despont, responsable chez Réalise. Une première pierre apportée à l’édifice qui, espérons-le, aidera à l’avenir ce secteur en pleine mutation.