La Ville de Carouge

Carouge est unique parce qu’elle refuse de rentrer dans le rang

On oublie parfois que Carouge est une ville à part entière, qui du bord de l’Arve taquine la Genève contre laquelle elle fut construite par le roi de Sardaigne au XIIIème siècle.

Carouge n’est pas un simple quartier genevois, Carouge a son univers, ses codes, son architecture que loue le New York Times lui-même, l’élevant au rang du West Village de la mégapole américaine.

Carouge est unique parce qu’elle refuse de rentrer dans le rang. Forcément, il est si facile de s’y rendre, les voies sont dessinées, tous les tramways mènent à Carouge. Ou presque.

Carouge métamorphose le classique ou fait du traditionnel de l’original. Ainsi, d’anciennes structures comme Le poids public retrouvent une nouvelle jeunesse face à l’arrivée des fashionables Pakùpakù ou Verre bouteille. Mieux encore, des quatre coins du canton, le public se précipite pour écouter le Jazz programmé par Roland dans la cave du Chat Noir. L’ancien bar de danseuses est aussi classique que le cinéma Bio, sauvé de la destruction par les irréductibles Carougeois. Et il y en a beaucoup. Près de 21'000.

Pas étonnant d’ailleurs, que si l’on naît carougeois, l’on reste carougeois. Car, comment ne pas aimer d’amour profond ses marchés, sa piscine olympique, ses trois théâtres, ses 183 terrasses de bistrot, ses artisans verriers, relieurs ou encore stylistes. On y venait adolescent boire des panachées au Marchand de sable, on revient adulte déguster une fondue au Vieux Carouge (la meilleure de Genève, dit-on), et on y vit une retraite heureuse, comme dans le Sud. Le temps y est étrangement transformé.

Carouge, ville ouverte, nourrit le cœur de ceux qui s’y aventurent de contes et légendes que l’on cherche éternellement à retrouver.

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