Label Minergie

De nouvelles normes renforcées dès le 13 septembre

Pour son 25e anniversaire, le label au 1,3 million d'utilisateurs adopte de nouveaux standards qui renforcent les critères énergétiques, dès à présent avec une tolérance de transition d'un an.

Depuis 1998, Minergie est le label de construction suisse pour les bâtiments neufs ou rénovés
Depuis 1998, Minergie est le label de construction suisse pour les bâtiments neufs ou rénovés - Freepik

Des villas et des appartements toujours plus éco-compatibles? Dès le 13 septembre, le label Minergie va réviser ses standards prioritaires. Tout d’abord, il va imposer une meilleure exploitation solaire du bâtiment (panneauxphotovoltaïques) et une efficacité énergétique encore améliorée en l’absence de toute énergie fossile. Lors de la construction ou de la rénovation, il sera aussi imposé une réduction des gaz à effet de serre. A l’intérieur du bâti, un bon climat sera exigé, même lors de la multiplication des jours de canicule comme c’est le cas cet été. Le critère retenu est une température moyenne de 26,5°. Enfin, au garage, tout devra être adapté pour la recharge des véhicules électriques: «Actuellement le label enregistre 2000 demandes par an pour des projets de construction ou de rénovation. Le monde politique demande que l’on puisse aller plus loin et permettre notamment aux cantons de revoir leurs propres exigences,» commente Olivier Meile, le directeur romand et directeur général adjoint du principal label de Suisse.

Des coûts en forte hausse?

Une période de latence d’un an sera autorisée pour se mettre progressivement aux nouvelles normes, soit au 13 septembre 2024. Toutes les exigences ne sont pas évidentes à adopter. Ainsi les panneaux solaires – venus souvent de Chine - ne sont pas toujours disponibles et les spécialistes parfois difficiles à recruter. Berne prévoit par ailleurs d’abandonner les subventions au solaire. Du côté des surcoûts, il faudra compter sur une hausse des prix de 3% à 7%, cela dans un marché où la tendance à l’augmentation est déjà patente: «Cela risque de réduire la demande de label», admet Olivier Meile, qui compte sur le temps pour remonter progressivement la pente. L’investissement après 5 ans devrait commencer à être rentable. Pour les locataires, il faudra aussi compter sur une probable hausse des loyers et pour les propriétaires une complexité accrue des procédures d’autorisation.

Du point de vue de l’abandon des énergies fossiles comme le pétrole et le gaz naturel destinés au chauffage, l’arithmétique ne joue pas en faveur du nouveau label d’émission zéro CO2. Sur les 250 TWh que consomme la Suisse, 70% est encore de provenance fossile et seulement 4% provient des nouvelles énergies renouvelables. Il y a encore du chemin à parcourir, même si les experts comptent sur une réduction par 5 des énergies non-renouvelables. Actuellement, par catégorie, ce sont surtout les habitats collectifs qui sont certifiés Minergie (61%) devant les bâtiments administratifs (13%), les écoles (6%) et l’habitat individuel (4%).